Ippon by night
La 3ème Nuit du judo s’est tenue le vendredi 8 mars à Villemomble. Une soirée grand spectacle où la prestigieuse université japonaise de Tenri était opposée à une sélection de judokas de Seine-Saint-Denis et une autre de l’Essonne.
« Cette soirée, c’est l’occasion de montrer la qualité du judo dans notre département. La Seine-Saint-Denis est le premier département au niveau sportif avec plusieurs membres de d’équipe de France, trois clubs en première division, comme du point de vue de l’arbitrage avec des arbitres internationaux. Alors nous sommes tout à fait en capacité d’organiser un tel événement » explique Rachid Berki, président du RSC Montreuil judo. Organisée à Villemomble avec le concours du comité départemental cette soirée proposait une rencontre par équipe et des démonstrations d’arts martiaux. Même si les plus titrés n’étaient pas présents car sélectionnés pour le Grand Prix de Marrakech, la sélection mixte de judokas de Seine-Saint-Denis, (clubs de l’ ESBM et du RSC Montreuil) avait fière allure. Jeunes pour la plupart, ils avaient hâte de se frotter pour la première fois à des Japonais...
L’université de Tenri était en effet invitée pour l’occasion. Tenri, c’est l’école du classicisme japonais. On y cultive l’efficacité au travers de la beauté du geste. Des gestes mille fois répétés, et plus encore... L’école a produit des dizaines de champions, médaillés olympiques... Et il est rare qu’elle quitte son archipel. Les élèves choisis font partie des plus jeunes comme l’explique Maître Naoto Yabu, directeur technique de l’équipe féminine de l’université de Tenri . « Le plus important c’est d’acquérir l’expérience internationale. L’université de Tenri accueille régulièrement des étrangers, mais c’est une occasion rare pour nos jeunes de combattre au-delà des frontières. Surtout dans un cadre comme celui-ci, dans une soirée festive avec un orchestre rock, des démonstrations d’autres disciplines. » Pas de quoi déstabiliser ces as de l’équilibre ! « Certains des membres du groupe ont eu de l’expérience internationale, mais la plupart non. Il est vrai que je souhaite qu’ils puissent plus tard obtenir de bons résultats dans des compétitions internationales officielles. » Car les Japonais sont venus pour travailler : « Nous allons participer à deux entrainements l’un au Blanc-Mesnil, l’autre à Montreuil où d’autres clubs seront conviés. Puis un autre à l’Institut du judo et enfin un test match avec les pensionnaires de l’INSEP. » Pas de tout repos comme voyage !
Hadjimé !
Chaque équipe compte dix compétiteurs, autant de jeunes femmes que de garçons. Les trois équipes se rencontrent et celle qui compte le plus de victoire au total remporte le trophée.
Les randoris (combats) commencent. Se saluer, se respecter, mais aussi se faire respecter, ne jamais baisser le regard. Première étape, s’assurer d’une bonne garde sur le judogi (kimono). Sans ce kumikata, impossible de placer une technique efficace. C’est la première bataille du judo, bien placer ses mains et empêcher l’adversaire de le faire. Alors on feinte, on tire, les doigts brûlent, on continue...
Alors on peut lancer une technique. Certains ont leur « spécial », une technique favorite qu’ils essaient à toute force de placer, les Français particulièrement. Les japonais eux s’adaptent. Pas moyen de placer sa main sur la manche ? Watabe Kosu enchaine une technique avec les deux mains au revers, ippon !
Nagakua Kozu voit son spécial Morote esquivé ? Il le replace à gauche et l’enchaine avec un balayage, imparable et ippon ! Une merveille d’attaque dans l’attaque saluée par un « Oooh ! » de tout le public. Mais les judokas de Seine-Saint-Denis ne sont pas en reste. Ils déploient des monceaux d’énergie et parviennent eux aussi à faire tomber les Japonais.
Reste deux randoris, les gabarits les plus lourds, et Tenri n’est qu’à deux points devant la sélection du 93. Marine Erb bouge son adversaire Momoko Mitoma, la déséquilibre.. et la fait chuter ! Elle poursuit son action, l’immobilise... Gagné ! Le dernier randori sera déterminant, celui qui l’emporte fera gagner son équipe. Les deux colosses de plus de 100 k s’avancent. Kawata Koshi veut effacer l’erreur d’inatention qui lui a fait perdre son premier randori alors qu’il menait aisément. En face de lui, Messi Katanga veut montrer qu’il n’est pas champion de France pour rien. Le randori est tendu, on sent les efforts des deux combattants... Koshi tente une attaque, Messi esquive, contre, ippon ! La Seine-Saint-Denis l’emporte, quelle belle soirée !
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