Insertion

Insertion : un plan et un forum pour mieux rebondir

Le 11 avril dernier était adopté le nouveau Plan départemental pour l’insertion et l’emploi. Deux jours plus tard, le Village des artistes de Saint-Ouen accueillait le Forum Insertion et Emploi organisé par le Département. Plus de 250 professionnel·le·s et 700 bénéficiaires du RSA avaient fait le déplacement.

Lorsqu’elle a reçu l’invitation du Conseil départemental à se rendre au Forum Insertion et Emploi, Haby s’est dit que cette lettre arrivait vraiment au bon moment. Allocataire du RSA depuis plusieurs mois, la jeune fille, qui a quitté l’université après un trimestre peu concluant en sociologie, cherche sa voie. « Ma situation ne me convient pas, mais c’est très dur de se motiver et de rebondir quand on s’est retrouvé en échec. »

Trouver sa voie

Suivie et encouragée par le service d’insertion de Stains, Haby n’a pas encore tout à fait finalisé son projet professionnel. « Les choses prennent peu à peu forme, mais il me faut encore les préciser. Ce dont je suis sûre, c’est que je ne veux plus enchaîner les petits boulots qui ne me mèneront nulle part. Et pour ça, je sais que j’ai besoin d’une formation. Venir ici c’était l’occasion ou jamais de rencontrer des organismes de formation et voir ce qu’ils proposent. »

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Lors de son passage sur le forum, Haby a aussi pu discuter avec les représentantes de l’auto-école solidaire gérée par l’association montreuilloise Rues et Cités qui propose à des personnes en situation d’insertion de préparer et passer le permis de conduire. « Depuis 2015, 95 allocataires du RSA bénéficient chaque année de ce dispositif financé par le Département », précise Stéphanie Dalet, une de ses responsables. « Nous ne leur donnons pas seulement des cours de code et de conduite. Nous leur proposons un accompagnement plus global pour les aider à décrocher le permis bien sûr, mais aussi les redynamiser, les aider à se remettre en selle. Avec nous, ils apprennent non seulement à conduire mais aussi à se conduire », résume-t-elle. Une méthode qui porte ses fruits puisque cette auto-école, décidément pas comme les autres, obtient un taux de réussite de plus de 70% lors du premier passage.

Se remobiliser

Aminata avait aussi fait le déplacement depuis Villetaneuse avec l’objectif de repartir avec un dossier de candidature rempli. « J’étais plutôt venue pour trouver une formation au métier d’agent d’escale. Mais finalement, j’ai pu voir pas mal d’organismes qui m’ont donné des idées auxquelles je n’aurais pas pensé spontanément ». Si elle a déjà suivi des formations de remise à niveau et de remobilisation dans le cadre de son parcours d’insertion, la jeune femme cherche maintenant à apprendre un métier. « En peu de temps, j’ai eu un assez bon aperçu de ce que je pourrais faire », dit-elle en repartant avec plusieurs brochures dans les mains. « Ca m’a redonné espoir. Dès lundi, j’appellerai ma conseillère d’insertion pour prendre rendez-vous et reparler de tout ça. »
Laurent, qui lui aussi espérait trouver la formation qui le mènerait vers un emploi, repart surtout très satisfait d’avoir découvert la nouvelle plate-forme mise en ligne à l’occasion du forum. Un site qui répertorie l’ensemble des formations proposées dans le cadre des parcours d’insertion. « J’ai pu assister aux démonstrations. Je vais m’y connecter dès que je serai chez moi. Il y a forcément quelque chose qui me correspond ! »

Élargir le champ de possibles

Les professionnel·le·s étaient également venus en nombre ce jour-là au Village des Artistes de Saint-Ouen, à l’instar de Vérane Millieux, chargée d’insertion au Blanc-Mesnil. « Ce type d’initiative est précieux, pour nous professionnel·le·s, comme pour les personnes que nous suivons », insiste-t-elle. « Elle nous permet d’élargir le champ des possibles, de découvrir ou de mieux connaître les offres des formation vers lesquelles nous pourrions orienter les bénéficiaires du RSA, mais aussi d’échanger sur nos pratiques avec des collègues d’autres villes. Au final je vais gagner du temps… Du temps que je vais pouvoir passer avec les personnes que j’accompagne ! ».

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Cinquante organismes de formation partenaires du Plan départemental pour l’insertion et l’emploi avaient eux aussi répondu à l’invitation. Parmi eux, l’association pantinoise fondée par le créateur Jean-Luc François (Ambassadeur du In Seine-Saint-Denis), qui propose des formations de quatre à cinq mois d’opérateur·rice de finition et de mécanicien·ne modèle. « Nous sélectionnons les candidat·e·s, non pas sur leurs diplômes, mais sur leurs motivations et leurs compétences de base, souvent acquises en autodidactes. Dans notre atelier, les stagiaires travaillent dans des conditions professionnelles. Nous leur apprenons autant les savoir-faire que le savoir-être, indispensables en entreprise », insiste Laetitia Metzinger, directrice de l’association.
Une préoccupation partagée par l’ensemble des professionnel·le·s réunis ce jour là, quelle que soit la formation proposée…

PDIE 2018-2020 : un tremplin vers l’emploi

Adopté le 11 avril dernier par l’exécutif départemental, le PDIE 2018-2020 se fixe des objectifs ambitieux. « Il est porteur d’une ambition renouvelée de promotion de l’accès à l’emploi, mettant en adéquation les offres d’emploi et les besoins de formation », a rappelé Stéphane Troussel à l’occasion de l’inauguration du forum Insertion et Emploi. « Le Département est, plus que jamais, mobilisé pour que toutes les opportunités et tous les grands projets structurants comme les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 ou le Grand Paris Express fassent de la Seine-Saint-Denis un territoire accélérateur d’emploi, de compétences et d’innovation au service de l’insertion. »

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