Grâce Zaadi Deuna « Je veux aller encore plus haut… »
Cheffe d’orchestre de l’équipe de France de handball, la demi-centre (28 ans), formée à Villepinte, a réussi l’historique exploit de décrocher une médaille d’or olympique puis, quatre mois et demi après, une mondiale en argent. Mais elle veut aller encore plus haut : en 2024, décrocher l’or olympique à Paris puis, dans sa foulée, l’or mondial…
Pensiez-vous, un jour, devenir la cheffe d’orchestre d’une équipe de France signant des pages historiques dans le handball français notamment avec ce récent doublé or olympique le 08 août puis argent mondial le 19 décembre ?
– Absolument pas ! A mes débuts, je n’ai jamais pensé ni rêvé faire une carrière dans ce sport, être en équipe de France et, encore moins, gagner telle ou telle médaille. En fait, je prenais juste du plaisir à jouer, à être et à gagner avec mes copines Jennifer, Alizée, Félicia, Tracy et autres. Je me suis laissée prendre au jeu sans vraiment m’en rendre compte. D’échelon en échelon, je me suis retrouvée en équipe de France sans jamais avoir pensé pouvoir l’atteindre, un jour.
Alors, de quoi rêviez-vous ?
– En fait, je voulais être avocate : me mettre au service des autres, leur venir en aide. Devenir joueuse professionnelle est incompatible avec des hautes études. Nous avons souvent peu de temps pour souffler, peu de vacances, donc, peu le temps de siroter nos victoires. Ainsi, je n’ai pas vraiment réalisé l’or olympique, puis l’argent mondial, vraiment pas !
A Villepinte, étiez-vous déjà demi-centre ?
– Oui, parce que j’ai toujours aimé organiser le jeu et faire jouer les autres. Ce poste correspondait bien à ma personnalité : être là pour les autres. Au final, c’était un poste de prédilection pour moi.

Êtes-vous restée en contact avec vos copines-coéquipières de Villepinte ?
– Oui, bien sûr : des amies d’enfance ont toujours une place particulière ! Et je reviens régulièrement voir ma famille, qui vit toujours dans le département.
Vous qui avez été élue meilleure demi-centre des Jeux de Tokyo et des deux derniers championnats du monde, quel(s) conseil(s) donneriez-vous, aujourd’hui, si vous croisiez une petite Grâce à Villepinte voulant faire du hand ?
– Avant tout, de faire du sport pour s’amuser, se faire des amies et partager des émotions avec elles. Ensuite, garder la tête sur les épaules et ne jamais laisser personne lui dicter ce qu’elle doit faire. Dans le 93, les filles ont été et sont encore parfois stigmatisées parce que venant de la banlieue. Résultat ? Elles ont la tête dure, sont tenaces. Là, elles puisent forces et richesses. Quand j’étais plus jeune, je détestais être pointée du doigt comme la fille de Villepinte ou comme Allison (Pineau) était celle d’Aubervilliers. Même si les regards changent, certains a priori restent. Les fillettes doivent en faire une force…
Sous le maillot tricolore depuis 2013 après sept titres nationaux avec Metz, vous avez signé des pages incroyables (vice-championne olympique en 2016, championne du monde en 2017 et championne d’Europe en 2018). Quel est votre prochain objectif ?
– Ah, il ne faut pas se cacher, ne pas se mentir : je veux aller encore plus haut ! En 2024, nous aurons un titre olympique à défendre ! Mais, surtout l’objectif sera de réaliser ce qui n’a jamais été fait dans le handball féminin : gagner un titre olympique en août et un titre mondial en décembre de la même année. L’atteindre sur mes terres en Seine Saint-Denis devant toute ma famille qui n’avait pas pu venir à Tokyo en raison de la pandémie, là, oui, ce serait un vrai rêve…
©FFHandball / Icon Sport
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