Génération Jeux, cuvée 2023
Ils et elles sont 16 nouveaux et nouvelles venu·e·s dans le dispositif Génération Jeux du Département de Seine-Saint-Denis pour soutenir les espoirs sportifs. Sports individuels ou collectifs, tous et toutes sont licencié·e·s dans un club du département et ont des rêves de victoire plein la tête. Découvrez les et retenez bien leur nom, ils et elles vont faire parler d’eux...
Découvrez notre rubrique Génération Jeux
Retrouvez notre tour d’horizon en vidéo des 16 nouveaux visages de Génération Jeux
"Générations Jeux" est un dispositif de soutien du Département aux espoirs sportifs du territoire, et notamment à ceux susceptibles de participer aux Jeux de Paris 2024. Sa 6e promotion a été présentée vendredi 12 mai au collège Miriam-Makeba d’Aubervilliers : 35 athlètes, représentant 12 sports différents. Parmi eux, 16 nouvelles têtes qui rejoignent ce dispositif leur offrant une aide financière à hauteur de 3000 euros. Place aux petits nouveaux !
Imad El Goumri, athlétisme, AS Pierrefitte
A sa naissance, en Espagne, une couverture a été posée sur lui, à deux doigts de guider toute sa vie : « Elle représentait le club du Real de Madrid. Depuis, bien sûr, j’y suis comme lié, je le suis et je le prends comme club sur ma console. Chez nous, cette couverture passe de génération en génération, actuellement avec mon petit frère de 4 ans », décrit, mi-amusé mi-sérieux, Imad El Goumri El Jebbouri (18 ans), « fou de foot comme tout bon Espagnol. »
Après trois ans de foot à Berkane (Maroc, le pays de ses parents), il enchaîne avec trois autres années à Livry-Gargan : « Techniquement pas très doué, j’étais bien pour les passes et surtout pour courir partout sans relâche à chaque match ! En entrant en 6ème, j’ai suivi la spécialité de ma classe sur l’athlétisme. Très vite, mon endurance toute marocaine ajoutée à ma combativité toute française a fait merveille… ».
Aujourd’hui, ce Pierrefittois à la triple nationalité excelle « à partir du 1500m. Sur 3000m, je suis dans mon élément. Sur 5000m, je me sens encore mieux (14’08, record personnel). Sur 10 000m, pas encore tenté. Et sur le cross, je suis tout naturellement très bien dans mon élément, et même mieux que ça ! ».
En licence de STAPS, le champion de France junior de cross en titre raffole des courses au train où sa caisse fait merveille mais il sait aussi s’arrêter « observer les poussins et benjamins de mon club, apprendre en les regardant… ».
En attendant, ce Merengue à peine contrarié vise « un podium sur 5000 aux Jeux de Los Angeles en 2028… ».
Joad Martinho, athlétisme, Dynamic Aulnay club
Dans quelques mois, Joad Martinho (19 ans) prendra les devants. Champion de France junior sur route sur 10 km en 2022, l’Aulnaysien prendra vraiment la route, quittera son stade du Moulin Neuf ayant vu grandir ses foulées, laissera son junior de cadet Jesse grandir seul les siennes, se détournera des huit kilomètres en ligne droite du canal de l’Ourcq pour les Etats-Unis.
En attente de connaître le nom de son université, entre Ohio et Illinois, cet étudiant en 2ème année de BTS commerce international y vivra un double rêve américain : « Y poursuivre mes études et, je l’espère, participer aux Jeux de Los Angeles en 2028… ».
Fils du Portugais Ezequiel Martinho, président de Villepinte Triathlon 93, et d’une Portugaise d’origine angolaise, ce résistant gabarit (1m67 pour 52 kg) n’oubliera sans doute pas ses premiers pas en triathlon, de compléter sa préparation sur le 5000m, parfois, en nageant ou en roulant, et d’y ciseler ses allures pour signer un dernier tour de piste « encore très perfectible ». Mais surtout, il pensera à ceux restés à Aulnay : « Très attaché à mon club et à mes coéquipiers, j’aurai vraiment beaucoup de plaisir à les voir aussi réussir… »
Grand fan de l’Ethiopien Kenenisa Bekele, l’Aulnaysien rêve de suivre le 5000m des Jeux de Paris 2024 « dans le stade de Saint-Denis, ce qui serait inespéré, ou devant la télévision, aux côtés de mes parents et mon frère, ce qui serait déjà un vrai cadeau en soi… ».
Fin juillet, juste avant de s’envoler, Joad Martinho veut se qualifier pour les championnats d’Europe U23. A cette heure, les 14’06 de son record personnel mettent les 13’45 des minimas à sa portée…
Kaylann Baldé, basket-ball, Villemomble sports
« Tout petit, j’ai toujours été grand pour mon âge, deux à trois têtes de plus que les autres. Dès l’âge de 4 ans, ma taille faisait, a fait et fait toujours réagir tel ou tel entraîneur me prédisant qu’elle me portera loin. Effectivement, elle m’a permis d’être pris partout », résume le pivot Kaylann Baldé du haut de ses 15 ans et ses 2m06 pour 97 kg.
Si sa passion du basket vient de son papa, originaire de Guinée et grand fan de LeBron James, sa taille vient de sa maman, originaire du Sénégal. Ce fils unique a surtout grandi sous les paniers de Villemomble après un crochet entre 9 et 12 ans au judo.
Pensionnaire au Pôle France à l’INSEP depuis l’automne dernier et pris à l’ASVEL, cet élève de seconde sait, aussi, sa taille capable de lui jouer des tours : « Même si elle me porte, elle m’apporte déjà, aussi, des tendinites et entorses aux genoux et aux chevilles à répétition. Du coup, moi le gros mangeur, je dois faire vraiment très attention à mon hygiène de vie et à ma récupération. A cause d’elle, je suis moins mobile sur le terrain, plus lent. Mais, j’aime supporter mes camarades, peser dans le jeu, tout faire sans me mettre aucune limite. J’aimerai que mon ascension ne se résume pas à ma taille… ».
Entre deux rebonds, bercé par le rap de Drake, son rêve le porte « forcément en NBA sans club particulier en tête. J’aime juste le beau jeu, voir des trucs incroyables réalisés ici ou là… ».
Akram Naji, basket-ball Villemomble Sports
Fils d’une internationale algérienne de basket-ball aujourd’hui entraîneure, Akram Naji a été biberonné aux rebonds « depuis tout petit, dans ma poussette ». A partir de 3 ans, il embrasse ce sport. A 6 ans, il l’adopte tout en jonglant, un temps, entre judo, badminton, football et natation.
A 12 ans, le basket seul l’emporte : « Comme j’ai été très tôt immergé dedans, j’ai toujours eu une lecture du jeu et un sens de l’anticipation très aiguisés. Aujourd’hui, le basket fait partie de moi », résume-t-il du haut de ses frais 16 ans et de ses 1m93 pour 88kg.
Quand cet élève de seconde mène l’équipe de France des U15 « dans la foulée de quatre grosses années à Villemomble », sa sœur aînée Karima joue, elle, meneuse pour l’Algérie des U19 ans. Même en bleu, il joue la prudence : « Physiquement, je pense avoir un peu de retard sur les autres, je manque de mobilité, de vitesse et de détente. Mais surtout, je ne veux pas me croire arriver même si je viens d’intégrer le Pôle Espoirs de Châlon-sur-Saône. Déterminé, je n’aime pas perdre même sur un truc banal… ».
Depuis toujours fan des Lakers et de Kobe Bryant, Akram Naji rêve « de vivre un jour du basket » et d’une vie en bleu dans la cité des Anges : « Franchement, être en équipe de France aux Jeux de Los Angeles en 2028 serait un truc incroyable… ». D’ores et déjà, son sens de l’anticipation fait encore mouche puisqu’il suit des cours particuliers en anglais « pour être au mieux, prêt au cas où… ».
Mathias Anglionin, judo Red Star Montreuil judo
« A 9 ans, je jouais défenseur-gardien au foot à Pantin. Alors, mon entraîneur Vincent Poulange, aussi professeur de judo, m’a suggéré, vu mon gabarit d’1m70, déjà bien repéré sur la photo de mon CM2, d’essayer le judo. Vincent a été mon coach, mon modèle, mon tremplin, et, un peu, mon papa », raconte Mathias Anglionin (19 ans, 1m92 pour 104 kg).
Né à Fort-de-France de parents martiniquais, ce déjà fort de France grandit, aussi, parfois, entre les mains d’un certain Teddy Riner : « Avant les Jeux de Tokyo, je lui ai servi de sparring-partner à l’INSEP. Face à lui, physiquement c’était mort… techniquement, c’était mort… restait ma tête pour trouver, en vain, une p’tite tactique !!! En janvier dernier, après mes éliminations au premier tour de deux tournois, Teddy m’a rassuré en me disant que lui m’avait eu entre ses mains, qu’il savait ce que je valais, que je ne devais rien lâcher… ».
Ceinture noire 1er dan en première année de droit, le vice-champion de France junior en titre fait son mea-culpa : « A fond en compétition, je suis trop souvent sur la réserve à la limite de la fainéantise à l’entraînement. A moi de changer… ». Entre deux randoris, à fond sur les manettes de sa console, ce futur huissier se délasse dans l’univers d’Harry Potter !
Grâce-Esther Mienandi-Lahou judo, Judo club Villepinte
Et dire que le judo fut, un temps, le cadet de ses soucis ! Qui l’aurait cru en lisant son palmarès en cadette : de l’or aux championnats de France, d’Europe puis, du monde en individuel et par équipes ! Explications ? « Mes parents, d’origine congolaise, avaient pratiqué le basket, en Angola pour mon père et au Congo pour ma mère. A l’âge de 5 ans, ils m’ont inscrit à leur sport. J’aimais bien marquer des points, jouer en équipe mais, horreur de courir ! Souvent lors des entraînements à Villepinte, un entraîneur de judo m’incitait à venir essayer son sport, ce que j’ai fait. D’entrée, j’ai bien aimé puis, arrêté le basket. Après, trop passionnée par le judo, j’étais moins investie à l’école. Du coup, ma mère m’en a privée du CE2 au CM2 », raconte la native du Tremblay, Grâce-Esther Mienandi-Lahou (18 ans, 1m92 pour 158 kg).
Bizarrement, le judo ne lui manque pas « jusqu’à presque l’oublier. En reprenant, je n’avais plus la même envie. Heureusement, mon entraîneur Soufiane Chebbi m’a inscrite à des compétitions minimes 2. Très vite, j’ai compris que pour les gagner, je devais m’entraîner donc j’étais relancée ! ».
Interne au Pôle Espoir France de Brétigny (91), cette Villepintoise aime consacrer ses samedis à entraîner des poussins de son club, « très heureuse de partager avec eux tout ce que je connais ».
Future architecte d’intérieur, cette élève de Terminale bâtit sa carrière, marche après marche. D’ores et déjà, celle qui se dépeint « persévérante mais un peu paresseuse », se projette aux Jeux de Los Angeles en 2028 « pour gagner… ».
Tigran Galustyan, lutte gréco-romaine, Club Bagnolet Lutte 93
« Dans ma famille en Arménie, on est ‘gréco’ de père en fils, de grand-père en oncles. D’ailleurs, mon oncle a été champion du monde en 2001 en 63 kg ! Donc, j’ai démarré à l’âge de 8 ans. Mais, comme les entraîneurs nous criaient dessus et nous frappaient, certes on apprend plus vite mais sans trop d’envie », décrit Tigran Galustyan (25 ans), originaire d’Erevan où il retourne rarement.
Arrivé en France à l’âge de 13 ans, « Tigrou » mue en diable rouge, surnom des licenciés à Bagnolet où aujourd’hui son père Karen entraîne et l’entraîne. En 2018, il devient champion d’Europe junior (55kg). Quatre ans après, vice-champion de France : « Maintenant, j’aime vraiment la lutte même si mon corps commence à souffrir. Après m’être cassé oreilles, nez, doigts, côtes, me voici embêté par une fissure au ménisque droit. Grâce aux infiltrations, j’espère tenir jusqu’aux Jeux de Paris... Mais, je n’y pense pas parce que j’ai appris à être fort dans ma tête. Oui, un lutteur sait souffrir en silence, de la faim et de la soif, sans être freiné dans son élan. De même, pour être au poids, je dois perdre six kilos en deux-trois semaines. Là encore, je dois juste débrancher mon cerveau pour être à fond sur mon objectif. »
Naturalisé français depuis un an et très récemment papa d’Adriana, Tigran Galustyan rêve « de devenir champion olympique à 26 ans alors que mon oncle Vaghinak (*) a été, lui, champion du monde à 28 ans… ».
(*) après avoir participé aux Jeux de Sydney en 2000, il fut porte-drapeau de l’Arménie à Athènes en 2004.
Naïm Bolaky-Meite, lutte gréco-romaine, CMASA Lutte Aulnay
« A l’âge de 7 ans, notre père nous avait inscrits, avec mon frère jumeau au judo. Au bout de deux ans, on n’accrochait pas : trop de règles, trop strict pour nous ! On était souvent punis et plus bien énervés après qu’avant. Alors, il nous a inscrit à la lutte. De suite, on a adoré, totalement défoulés ! On avait plus de compétitions, toutes les deux semaines, un club très familial où on s’est fait beaucoup d’amis », raconte Naïm Bolaky-Meite (20 ans).
Même s’ils prennent des tapis différents, Mohamed vers la libre et Naïm l’explosif vers la gréco, des ressemblances perdurent : « A la base, on avait le mental mais on n’avait pas de talent pour ce sport, donc on a dû beaucoup travailler, raconte Naïm, fils d’un Ivoirien et d’une Mauricienne. Techniquement, je bosse encore pour combler ce retard, parfois même, avec mon frère toujours derrière moi pour m’y pousser ».
Sans avenir international, Mohamed va quitter la libre. Dorénavant, son frère, champion de France en titre des U20, lui a promis « de tout donner pour être n° 1… ». « Bolak » l’Aulnaysien prépare à Dijon une licence sciences et technique à l’Université de Bourgogne tandis que son jumeau y planche sur une « en maths-physique ».
Entraîné par Steeve Guénot, champion olympique en 2008 qu’il admire, Naïm Bolaky-Meite sait que pour Paris 2024, il sera barré par le n°1 français Ibrahim Ghanem du CMASA lutte Aulnay : « Mais, pour Los Angeles en 2028, je vise l’or… ».
Corentin Dutet, water-polo Cercle des nageurs noiséens
Comme pas mal de gardiens de but, Corentin Dutet a démarré comme joueur de champ et s’est retrouvé par défaut, propulsé dans les cages. Un absent à remplacer, un premier test pas trop concluant mais l’envie, malgré tout, de prolonger l’expérience du water-polo. Etre régulier, dur au mal, fort mentalement, avoir envie de sauver ses coéquipiers, le dernier rempart noiséen ignorait qu’il avait ce poste dans le sang. « Je suis venu il y a cinq ans d’Anthony au Cercle 93 pour franchir un cap et j’ai fait le bon choix », assure l’actuel numéro 2 noiséen. Voilà le portier au Cercle 93 des nageurs noiséens double champion de France en U19 et vice-champion de France Elite nationale 2022 avec l’équipe fanion du club. A 18 ans, lui et Léandre Ondo Méthogo son ami d’enfance, étrenneront leur première saison en catégorie sénior. Les deux lorgnent sur les jeux de Los Angeles 2028. « Je suis encore trop juste pour Paris 2024 et la concurrence en équipe de France est rude mais nous composons une génération 2004 qui est très prometteuse », assure le jeune international.
Mais l’étudiant en première année de Staps, à Bobigny rêve tout haut en bleu chez les séniors, et entend se donner les moyens pour atteindre cet objectif, à grands coups d’entrainement quotidien et une hygiène de vie digne d’un danseur étoile. Chez les rouge et noir, il peut compter sur les conseils de Rémy Garceau l’ancien goal des tricolore qui a vécu l’aventure des tricolores aux jeux de Barcelone, en 1992. Un atout maitre dans les cages.
Denis Guérin, water-polo, Cercle des nageurs noiséens
21 ans, un physique imposant raccord avec son poste de défenseur pointe, Denis Guérin est un brise-lame. Le water-polo tendait les bras à cet athlète venu développer à 15 ans au Cercle 93 des nageurs noiséens, un potentiel qu’à 6 ans certains voyaient déjà poindre. « L’eau est mon élément depuis les bébés nageurs et si je n’avais pas été repéré, j’aurai continué à faire de la natation », assure-t-il. Mais ça c’était sa vie d’avant, de water-poloïste en Nationale 3 à l’Isle-Adam. « A ma grande surprise Noisy est venu me chercher et ça a bouleversé ma vie », affirme-t-il. Ses entraineurs successifs lui ont fait bosser ses fondamentaux et stabilisé au poste de défenseur. La saison dernière, il a intégré le groupe sénior en championnat de France Elite nationale. « Aujourd’hui je suis dans le sept de base et j’ai joué à plusieurs reprises avec Corentin Dutet et Léandre Ondo Méthogo ». Mais, contrairement à ses cadets, Denis n’aligne aucune sélection internationale chez les jeunes. « J’ai découvert la haute compétition plus tard que les autres », rappelle notre surveillant de baignade à la piscine Edouard-Herriot. C’est du passé, il fait désormais partie du groupe France A et se prend à rêver à Paris 2024. Dans l’eau pas dans les gradins. « Il y a une grosse concurrence chez les Français mais pourquoi pas ? ». Signe du destin, Denis avait participé à la pose de la première pierre du bassin olympique sur le site de Saint-Denis. Et si ce n’est pas 2024, ce sera en 2028. Avant, il y aura les championnats du monde en juillet prochain, au Japon. Denis s’y prépare déjà.
Léandre Ondo Methogo, water-polo, Cercle des nageurs noiséens
1,98m sous la toise, des biceps plein les manches, Léandre Ondo Methogo est dans la norme d’un arrière pointe, son poste au Cercle 93 des nageurs noiséens. Et dire qu’à 18 ans, le joueur de water-polo n’est peut-être pas à l’abri d’une ultime poussée de croissance. Mais là où ça pousse très fort, c’est sur le plan sportif où le champion de France U19 barbote déjà avec le groupe sénior, vice-champion de France Elite nationale 2022 avec lui. Il doit cette montée en puissance à son arrivée chez les rouge et noir voici 5 ans, presqu’à son corps défendant. « Mes parents et mon ancien club à Anthony me disaient que j’avais le potentiel pour une carrière, ce dont je doutais et ne pensais pas à partir, mais et c’est eux qui avaient raison », explique-t-il. « Cette passion qui ne me quitte plus est à mettre en rapport avec le milieu aquatique en général où je baigne depuis mon enfance avec mes parents », ajoute-t-il. Son premier sport fut la natation. Mais un jour, il en eu marre de compter les carreaux dans la piscine. Depuis, Léandre bâti son avenir professionnel dans l’eau avec un ballon. En priorité sous les couleurs noiséennes auxquelles il consent tous les sacrifices pour s’ancrer au plus haut niveau. Avec huit entrainements par semaine plus le match, le voilà largement occupé. Les prochaines années coulent de source : « d’abord gagner ma vie avec mon sport, briller avec Noisy, entrer en équipe de France sénior et disputer les qualifs des jeux olympiques de 2028 ». Et y participer bien sûr. Si c’était avec Corentin Dutet son ami d’enfance, arrivé en même temps que lui à Noisy, ce serait géant !
Djamilatou Kane Mawa Rugby olympique Pantin/AC Bobigny rugby
Un sacre Européen à VII, un Grand Chelem à VX et bientôt peut-être, un titre de championne de France avec l’AC Bobigny 93 rugby. Djamilatou Kane Mawa a beau faire les choses à l’envers, ça fonctionne du tonnerre. La 3ème ligne centre de l’équipe de France U18 plaque, déborde, aplati dans le bonheur. A 17 ans la joueuse fonce à la vitesse d’un électron vers les sommets de son sport. 5 ans seulement après ses premiers ballons dans les cours d’EPS au collège Jean-Jaurès de Pantin. « Au début j’ai détesté le rugby à cause du froid et des contacts avec le sol, mais j’avais malgré tout suivi les conseils de mon professeur en rejoignant le Rugby olympique de Pantin », se souvient-elle. Elle y a retrouvé des copines du collège, découvert une chouette ambiance et de supers entraineurs. « Bien encadrée j’ai pu développer des qualités naturelles de puissance et de rapidité, en plus de ma taille », ajoute-t-elle. Et Djamilatou ne musarde pas en route. « Ma double licence à Pantin et à Bobigny me permet d’évoluer dans le championnat de France cadette et d’être appelée régulièrement dans l’équipe séniore du ACB 93 en Elite 1 où j’accumule de l’expérience et je travaille mon mental ». Et Paris 2024 dans tout ça ? « Je pense être trop jeune encore et je donne rendez-vous en 2028 aux jeux de Los Angeles ». L’élève en classe de première au lycée Voillaume, à Aulnay, veut devenir joueuse professionnelle et contribuer à renvoyer les préjugés dans leurs 22 mètres : « Les femmes ont toute leur place dans le rugby et tous les profils sont les bienvenus », assure-t-elle. Qui en doutait ?
Hawa Tounkara, rugby SCUF/AC Bobigny 93
Si Kane Mawa Djamilatou n’imagine pas disputer les jeux de Paris à son âge, Hawa Tounkara elle, caresse légitimement l’espoir de fouler les pelouses olympiques en 2024. Présente dans le top 50 des joueuses françaises, l’arrière internationale des moins de 20 ans est ce qu’on appelle un espoir dans le vivier de l’ovalie tricolore. Elle a fait ses gammes au SCUF avant de rejoindre l’AC Bobigny 93 rugby voici deux saisons où elle a côtoyé Djamilatou en cadette. Elle est rompue aux matchs séniors des Louves en Elite 1, et de leurs entrainements quasi quotidiens. De quoi endurcir cette athlète de 18 ans venue au rugby à 13 ans « pour voir ». « Suite à une journée de découverte au collège j’ai pris une licence au SCUF, d’abord avec appréhension parce que je craignais les contacts dans ce sport, mais l’ambiance dans le club m’a emballé et tout a démarré », explique-t-elle. Aux orties le foot et le basket, la voie d’Hawa sera entre les perches. A VII ou à XV son cœur balance. « J’adore le VII pour la vitesse et la rapidité d’exécution des mouvements, et le XV à cause des combats ». Côté gazon elle peut déjà s’énorgueillir d’un titre de championne d’Europe moins de 20 ans à XV en 2023. L’année d’avant c’était à VII avec Djamilatou dans l’équipe. Côté coulisses Hawa prépare un BPJEPS. « Je veux devenir entraineuse tout en menant une carrière sportive le plus haut possible ». Elle sait qu’il lui faut encore travailler son jeu et améliorer sa vision du jeu. Paris 2024 elle y pense, mais sans faire d’insomnie. Tout arrivera en son temps.
Djelika Diallo, para-taekwondo, TKD Dugny
Si vous ne savez pas ce que vous ferez entre le 4 et le 6 septembre 2024, emboitez le pas de Djelika Diallo sous la verrière du Grand Palais, aux épreuves de taekwondo des jeux paralympiques de Paris. A 18 ans, la combattante du TKD Dugny devrait représenter la France chez les moins de 65kg. Bien sûr, ne pas vendre la peau du grizzli mais, avec son classement actuel de numéro 6 mondial, tous les espoirs sont permis. « Les para je ne pense qu’à ça et à décrocher une médaille, la plus belle possible », affirme-t-elle. C’est peu dire qu’elle met toutes les chances de son côté. Deux entrainements par jour à l’Insep où Djelika boucle un bac pro commerce, une hygiène vie digne d’un Jedi, sa famille qui pousse d’un bloc et son fan club du TKD, Djelika assure. Et dire qu’il y a 5 ans à peine, l’athlète d’Epinay était à des années lumières des anneaux. « Moi qui n’avais jamais fait de sport j’ai découvert le taek en sortie scolaire ou un entraineur national a convaincu mes parents de m’inscrire à Dugny ». En club elle a forgé sa technique et son mental en faisant la misère aux garçons. « Mon bras n’a pas la mobilité de celui d’un valide et je me sers beaucoup plus de mes jambes car ce sont ses coups portés qui donnent des points en compétition », explique-t-elle. Avec ses 174 cm sous la toise, qui s’y frotte s’y pique. Et si Djelika était la première à apporter une première médaille au para-taek tricolore, trois après l’introduction de cette discipline aux jeux de Tokyo ? Elle en rêve, et pas qu’elle.
Mohamed-Amine Kechiche, taekwondo Génération Taekwondo académie 93
« Mes objectifs ce sont l’équipe de France, les jeux olympiques, y gagner une médaille et puis faire un métier dans le sport ». Celui qui parle d’un ton aussi assuré a 13 ans tout mouillé. Mais Mohamed-Amine Kechiche voit loin et pas question de laisser les autres rêver à sa place. Le jeune combattant du Génération taekwondo académie 93, a de bonnes raisons de tracer des plans sur les anneaux. Pas pour Paris 2024, il est trop minot ; plutôt en 2028 à Los Angeles ou les suivants. Déjà champion de France cadet en -61kg en 2022, 3e cette année et classé 30e européen, cette ceinture noire fidèle au GTA 93 depuis l’âge de 4 ans, n’est pas arrivé par hasard. « Dès ses deux ans je l’emmenais partout avec moi dans les salles de taek et c’est lui qui a voulu en faire », explique son père, président du club courneuvien et premier supporter du fiston prodige. « Petit déjà, les entraineurs ont vu qu’il avait quelque chose en plus, une aisance dans les gestes et une grande intelligence tactique », ajoute-il. Et puis, lorsqu’on est coaché par Gwladys Epangue, médaille de bronze de taek aux jeux de Pékin et double championne du monde, la formation repose sur du solide. « J’aime les contacts, je ne lâche rien et je suis prêt à faire beaucoup d’efforts pour atteindre mes objectifs », affirme Mohamed-Amine. Il s’entraine 6 jours sur 7, part en stage régulièrement et, quand il ne sue pas dans son dobok, le collégien s’applique à ramener de bons bulletins de notes à la maison. C’est incontournable s’il veut intégrer le pôle France qui rassemble la fleur des jeunes taekwondoïstes, son prochain challenge.
Cassandra Meyeur-Mourot, taekwondo TAC Tremblay
« Moi, championne de France ? Et pourquoi pas en équipe nationale et un jour aux jeux olympiques ». Voilà ce qu’aurait répondu Cassandra Meyeur-Mourot si on lui avait prédit pareille trajectoire étoilée voici quelques années. Et pourtant, à 14 ans la taekwondoïste du TAC Tremblay coche déjà bien des cases : vainqueur de la coupe de France cadette et championne de France 2022 dans cette catégorie, internationale cadette, vice-championne de France juniors 2023, la -59kg commence à peser lourd dans les bilans sportifs. « J’ai démarré le taekwondo à 6 ans en voyant ma sœur ainée le pratiquer, et après un forum des sports où on devait m’inscrire à la gymnastique », explique-t-elle. Elle fut emballée par le style aérien des combattants et le côté spectaculaire de ce sport. « Mes entraineurs m’ont toujours dit que j’avais des qualités pour aller loin ». Elle y croyait si peu. « Ma victoire en coupe de France a agi comme un déclic ». Depuis, elle bouscule tout et vise les jeux de 2028. On lui demande pourquoi le taekwondo séduit autant les filles. « Un beau combat ressemble à une danse chorégraphiée », répond la collégienne. Cassandra arrive à un tournant. Si elle veut réussir une carrière internationale, il lui faudra rejoindre un des pôles France où les athlètes de haut niveau sont préparés. Mais c’est la certitude d’aller en internat et s’éloigner de sa famille. « C’est un sacrifice mais il faut savoir ce qu’on veut ». Dans l’immédiat, son prochain objectif est scolaire, obtenir son brevet des collèges en juin. Une nouvelle médaille en perspective.
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Photos : Nicolas Moulard
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