Fatia Benmessahel, noble objectif
A 20 ans, la boxeuse du Noble Art de Rosny a dans le viseur les Jeux de Paris 2024. Pour atteindre ce Graal, celle qui est déjà double championne de France et championne d’Europe juniors peut compter sur sa détermination et le dispositif départemental Génération Jeux, conçu pour soutenir les espoirs sportifs du territoire.
« Paris 2024, j’y pense tous les jours. A chaque entraînement, chaque tournoi, chaque gala… Je veux mettre toutes les chances de mon côté. » Les Jeux de 2024, c’est ce qui fait se lever Fatia. A 20 ans, la boxeuse du Noble Art de Rosny a un peu fait son deuil de Tokyo 2020 - trop jeune - mais elle fera tout pour être de la prochaine édition, à la maison.
Entre la boxe et la jeune femme, c’est une histoire somme toute récente, mais incroyablement intense. « J’ai commencé à 15 ans, parce que j’avais un oncle qui boxait chez les lourds, également au Noble Art de Rosny, et j’ai accroché direct. Ce qui me plaît dans ce sport, c’est qu’il est super complet et qu’à la fin, notre plus grand adversaire, c’est nous-mêmes », explique celle qui avait auparavant testé foot, rugby, hand et triathlon, sans grande conviction.
En l’espace de 5 ans, cette combattante dans l’âme se retrouve déjà double championne de France et d’Europe juniors et médaillée de bronze aux Europe U22 cette année. Une trajectoire qui fait forcément penser à celle de Sarah Ourahmoune, référence de la boxe féminine en Seine-Saint-Denis et au final vice championne olympique à Rio 2016.
« Sarah, c’est forcément un exemple. Je l’ai beaucoup côtoyée en équipe de France parce que les juniors faisaient des stages en commun avec les seniors. Savoir qu’elle a réussi à s’imposer à une époque où il n’y avait aucune fille dans les clubs de boxe, et qu’elle a su revenir après une grossesse, ça force le respect. », commente Fatia.
Comme Sarah Ourahmoune, la Rosnéenne a pu compter d’emblée sur le soutien d’un entraîneur qui a su croire en elle : Tony « Pat » Martin, et comme la boxeuse d’Aubervilliers, Fatia aura dû subir dans les premiers temps les éternels clichés sexistes sur les sports supposés « pas pour les filles ».
« Au début c’était compliqué. Ça m’affectait car je voyais bien que des garçons avec qui je me retrouvais en sparring prenaient ça comme une punition. Mais avec le temps, j’ai appris à rester sourde à ce genre de commentaires. Et puis, je me suis attachée à leur montrer que je pouvais aussi bien boxer qu’eux. C’a été une vraie source de motivation », reconnaît celle qui, sur un ring comme dans la vie, ne se laisse pas facilement décontenancer.

Passionnée et méthodique, Fatia veut continuer cette année à bâtir son projet : un changement de catégorie – des -60 vers les -64 kg – doit l’aider à conquérir ce premier titre de championne de France seniors qu’elle attend avec impatience. Une autre compétition que l’insatiable a sur sa liste sont les championnats d’Europe U22, dont elle avait pris le bronze en 2019, s’inclinant face à une Irlandaise assez technique. Pas question pour elle en tout cas de regretter son changement de catégorie : « Je n’arrivais plus trop à tenir les 60. Ça me demandait trop d’énergie que je ne mettais pas dans ma boxe. Là, ça va être un peu une année de transition, mais je me sens déjà bien dans cette caté », assure la droitière, qui a déjà remporté en septembre la Nations’Cup, match international entre la Suisse, l’Allemagne, l’Irlande et la France.
Et tant pis si les -64kg ne sont pour l’instant pas une catégorie olympique… « Comme le CIO a le projet de proposer autant de catés olympiques chez les femmes (pour le moment au nombre de 3) que chez les hommes (5), j’ai l’espoir qu’elle le devienne », lâche-t-elle.
Dans la poursuite de son Graal, Fatia pourra en tout cas s’appuyer sur le soutien du Département : depuis cette année, la Rosnéenne a été intégrée au dispositif Génération Jeux, qui soutient 27 espoirs du territoire susceptibles de disputer les Jeux de 2024. « Une vraie reconnaissance » et une incitation à poursuivre pour cette battante à la semaine bien remplie. Car en parallèle de sa carrière de sportive, Fatia mène aussi des études d’ingénieure en alternance : à l’ESIEE de Noisy-le-Grand pour la partie études, chez le géant numérique Atos, à Bezons (95), pour le volet professionnel.
« Je sais qu’il y aura un après-carrière, et je veux qu’il soit de haut niveau comme ma pratique de la boxe. Et puis, avec cet emploi du temps chargé au moins, je n’ai pas le choix : je suis obligée d’être organisée… », lâche l’intéressée qui enchaîne chaque jour cours ou travail et séance d’entraînement de 18 à 20h30.
Comme par un fait exprès, l’entreprise Atos chez qui elle travaille est notamment le partenaire informatique principal des Jeux olympiques et paralympiques en matière de services et de billetterie. Un billet que Fatia rêve de composter, d’ici 5 ans, et certainement pas pour être dans les gradins.
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