Face à la crise sociale, le Département vote un deuxième plan de rebond
Jeudi 4 mars, le Département a adopté un deuxième plan de rebond pour répondre à la crise sociale et économique engendrée par le Covid. Ce plan, doté de 13 millions d’euros, fait suite à un premier volet d’actions qui avaient été prises en juillet 2020. L’enjeu étant à la fois de soutenir les habitant·e·s et les acteurs·rice·s du territoire, durement éprouvé·es, et de construire d’ores-et-déjà l’après.
8 % d’allocataires du RSA en plus entre septembre 2019 et septembre 2020, trois fois plus de procédures de prévention enregistrées en 2020 au tribunal de commerce de Bobigny… En Seine-Saint-Denis, peut-être encore plus qu’ailleurs, les conséquences sociales et économiques de la crise du Covid sont malheureusement bien concrètes.
C’est pour en limiter les effets que le Département a adopté jeudi 4 mars à l’unanimité un deuxième plan de rebond, qui fait suite au Plan de rebond solidaire et écologique de juillet 2020 qui prévoyait déjà un ensemble de mesures de 55 millions d’euros.
Cette fois, ce sont environ 13 millions d’euros qui auront la même finalité : répondre d’abord à l’urgence sociale. Comment ? En prolongeant par exemple jusqu’au 30 juin l’aide exceptionnelle au paiement des loyers qui avait été lancée en juillet 2020. 8000 ménages y étaient éligibles en février, et cette part ne devrait malheureusement qu’augmenter... Mais aussi en soutenant massivement des structures qui se seront montrées déterminantes au cours des confinements successifs : associations d’aide alimentaire, de prévention santé ou d’aide aux publics précaires. A ce titre, des structures comme le Secours populaire, l’association Banlieues Santé ou celle de Dessine-moi Pleyel, à Saint-Denis, avaient déjà bénéficié du premier plan de rebond.
« Avec le premier plan de rebond, le Département a, je pense, été au rendez vous : 200 acteurs de terrains ont ainsi été soutenus pour près de 10 millions d’euros. Mais la crise dure malheureusement et elle appelle donc logiquement à une nouvelle étape de ce plan de rebond », estimait ainsi en séance le président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel.
Focus sur la jeunesse
Dans cette dimension d’urgence immédiate, le Département a souhaité se montrer particulièrement sensible à l’égard de la jeunesse, durement frappée par la fermeture quasi-totale d’octobre à février des universités, la disparition des petits boulots et l’absence de dispositifs sociaux comme le RSA (pas disponible pour la tranche des 18-25 ans).
A cet égard, 3 millions d’euros seront donc spécialement alloués à la jeunesse, sous diverses formes : le Fonds d’Aide à la Jeunesse, auquel peuvent avoir recours les jeunes du territoire sous conditions de ressource, est ainsi porté à un million d’euros, soit 5 fois son montant de départ. Les structures sociales d’urgence (alimentaire, santé) venant en aide à la jeunesse, comme les Restos du Coeur ou la Croix-Rouge, continueront à être soutenues financièrement par le Département, qui prendra aussi des mesures pour favoriser le retour à l’emploi de cette catégorie d’âge.
Au cours de l’année, 300 contrats d’apprentissage seront ainsi proposés au sein des services départementaux ou des structures partenaires du Département aux étudiants du territoire, qui peinent bien souvent à nouer des contrats avec des entreprises déjà en difficulté. Et dès le mois de mars, 100 CDD de 3 mois pourront être pourvus sur des fonctions d’accueil des usagers du Département, cette première vague étant doublée par 100 autres CDD dans le cadre du Bel été solidaire (série d’initiatives déployées pour les familles ne pouvant partir en vacances).
Parce que le numérique a pris une part prépondérante dans les stratégies de distanciation sociale imposées par l’épidémie, près de 3 millions d’euros supplémentaires viendront aussi renforcer un plan de lutte contre la fracture numérique, particulièrement importante en Seine-Saint-Denis. Le Département entend ainsi poursuivre sur sa lancée de septembre dernier, quand avec la CAF et l’association Emmaüs Connect, il avait lancé des actions d’ampleur en matière d’équipement en faveur de ménages qui étaient dépourvus d’ordinateurs, mais aussi de formation au numérique. L’Aide sociale à l’enfance relevant de la compétence directe du Département, celui-ci sera particulièrement vigilant à combler les besoins en matière de lutte contre la fracture numérique dans ce secteur, avec un projet d’accompagnement global au numérique auprès des foyers et des assistants familiaux.
L’Appel à Agir IN Seine-Saint-Denis s’étoffe
Par ailleurs, un million d’euros sera dévolu aux acteurs du territoire directement menacés dans leur survie par la crise sanitaire. Certains partenaires - qui n’auraient pas bénéficié d’un appui lors du premier plan de rebond et démontreront une perte nette en 2020 - pourront y prétendre. Dans le domaine de la culture, particulièrement touché, le Département s’emploie aussi à « dégeler » la situation, comme le démontre l’élaboration d’un protocole de reprise pour les acteurs du spectacle vivant, lancé sous son égide en février dernier.
Enfin, parce qu’il s’agit aussi de préparer l’avenir au-delà de la crise du Covid, ce plan de rebond inclut aussi une enveloppe de 4 millions d’euros qui sera répartie à différentes associations postulant à l’Appel à agir IN Seine-Saint-Denis. Créée en 2016, cette marque territoriale met avant les initiatives positives émanant du département. Lancé officiellement le 8 mars, cet appel à projets veillera particulièrement à soutenir les idées se proposant de dépasser la crise et d’augmenter les capacités de résilience de la Seine-Saint-Denis. Des initiatives qui peuvent là encore appartenir à différents champs : la réduction des inégalités de santé, l’accompagnement social, les droits des femmes ou encore l’éducation populaire...
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