Lutte contre la fracture numérique Noisy-le-Grand

Des ateliers pour « démystifier » l’informatique

Le Point d’Information Médiation Multiservices (PIMMS) de Noisy-le-Grand aide depuis 15 ans les habitant·e·s des quartiers prioritaires à accéder à leurs droits sociaux. Soutenu par le Département, il organise des ateliers en petits groupes pour les initier à l’usage de base du numérique. Reportage devant les écrans.

« Vous sélectionnez un texte, vous pressez les touches Ctrl et C pour copier puis vous appuyez sur Ctrl et V dans le champs où vous souhaitez faire la copie » explique Marianna, conseillère numérique du PIMMS Médiation situé dans le quartier du Pavé Neuf à Noisy-le-Grand. Les sept apprenant·e·s se concentrent sur leur clavier pour réussir un des exercices de la Petite école du numérique, une plateforme d’apprentissage en ligne destinée aux publics les plus éloignés des nouvelles technologies. Nazha, Marie, Gharib... qui découvrent les fonctionnalités du traitement de texte pourront bientôt réaliser leur première lettre sur Word et devenir plus autonomes dans leurs démarches administratives.

L’illectronisme, un inconfort au quotidien

Lancés en septembre 2021 à hauteur de quatre sessions de trois heures, ces ateliers font le plein dans les quartiers prioritaires Pavé Neuf et Champy où sont installés des espaces d’accueil dotés d’ordinateurs en libre-service, d’imprimantes, de scanners...
Marinette, 64 ans, qui a longtemps travaillé dans l’hôtellerie, prend des notes sur les différentes parties de l’ordinateur. « Les médiatrices du PIMMS Médiation m’ont beaucoup aidé pour gérer ma demande de retraite. Internet, c’est très stressant pour moi et je suis obligée de demander l’aide de mes enfants » souffle celle qui a découvert l’association grâce à son assistante sociale départementale. « Avec les ateliers, j’ai l’impression de mieux me débrouiller, ce qui me fait grand plaisir ».
Les deux médiatrices dédiées à ces activités ont proposé à ce jour à plus de 250 usager·ère·s des initiations soit pour débutant·e·s : utilisation d’une souris, du clavier, gestion d’une boîte mail, soit pour les plus aguerri·e·s : e-administration, ouverture d’un espace client, utilisation d’applications mobiles... « L’illectronisme crée une dépendance à l’égard des proches doublé d’un sentiment d’exclusion difficile à vivre pour nos adhérents » confie Salma, médiatrice sociale numérique. « En se formant, ils reprennent confiance en eux et se sentent mieux intégrés socialement ».

Permettre l’accès de tous aux services publics

Les participant·e·s peuvent s’entraîner à la maison ou dans les espaces d’accueil informatique du PIMMS Médiation grâce au portail en ligne de la Petite école du numérique, partiellement financé par le Département. Une chance pour Paul, un nocéen de 61 ans, chauffeur routier de son état. « On entend tous les jours que le monde passe au tout-numérique. On est obligé de s’adapter, même dans les métiers techniques. Quand les dames m’ont proposé cette formation, j’étais très intéressé et enchanté » confie-il.
Ses progrès sont scrutés avec attention par Luca et Mamadou, deux jeunes conseillers numériques du Département qui multiplient les stages d’observation dans cette structure pour initier à leur tour les usager∙ère∙s des services sociaux, des PMI, de la MDPH, les parents de collégien∙ne∙s...
En sus d’une aide pour accéder aux services publics, les 8 salarié∙e∙s de l’association labellisée France Services depuis quelques années proposent également aux Séquano-Dionysien∙ne∙s en difficulté des points conseils budget ou un accompagnement pour gérer au mieux leur consommation énergétique.

Le Département, partenaire de l’association, finance par ailleurs le bus « PIMMS mobile » qui sillonne depuis fin 2021 les cités pour soutenir les habitant·e·s dans leurs démarches administratives en ligne ou en version papier. « Une nouvelle permanence numérique va ouvrir à la mi-juillet au centre social Ricardo-Bofill de Noisy-le-Grand » ajoute Élodie Denecheau, directrice du PIMMS Médiation noiséen. Preuve que les usager·ère·s préféreront toujours le contact humain aux chatbots (assistants virtuels) de la e-administration.

JPEG - 107.2 kio

Crédit-photo : Jean-Louis Bellurget

Dans l'actualité