Seine Saint-Denis
Lutte contre les inégalités Seine-Saint-Denis

Des agent·e·s engagé·e·s contre les effets de la crise sanitaire

Le Département de la Seine-Saint-Denis a lancé mardi 6 octobre le dispositif « Agent·e·s solidaires » qui leur permet de s’investir jusqu’à deux jours par mois dans une association. Des campagnes d’appels aux personnes vulnérables vont également être réalisées par les agent·e·s.

« C’est un système de mécénat de compétences inédit dans l’univers territorial » , se félicite le président du Conseil départemental Stéphane Troussel. La collectivité propose à ses 8 200 agent·e·s de réaliser du volontariat associatif et des campagnes d’appels solidaires entre une demi-journée et deux jours par mois sur leur temps de travail. Et ce, sans impact sur leur salaire. À ce jour, 150 agent·e·s sont engagé·e·s dans ce dispositif qui leur propose aussi des actions sur leur temps libre.

Un élan de solidarité né pendant le confinement

Les agent·e·s départementaux·ales se sont mobilisé·e·s dès le mois de mars en réalisant entre autres près de 55 000 appels solidaires auprès des habitant·e·s isolé·e·s, âgé·e·s ou en situation de handicap. Nombre d’entre eux·elles ont été marqué·e·s par les témoignages d’habitant·e·s souffrant de précarité et de solitude, à l’instar de Gwenaëlle Hervé, hôtesse d’accueil à la Direction des Bâtiments. « Je me souviens d’une personne diabétique vivant dans un squat ou d’un monsieur très digne, en foyer et sans aucune famille... », confie-t-elle avec émotion. « La plate-forme d’appels m’a permis de me sentir utile en leur apportant une écoute et en essayant de les aider en lien avec les orientateurs du Département ». Cette dynamique quinquagénaire va à nouveau donner de son temps pour maintenir le lien par téléphone et répondre au mieux aux problématiques des usager·ère·s contacté·e·s.
La crise du covid, en supprimant l’emploi de personnes déjà précaires, a multiplié les situations de détresse en Seine-Saint-Denis. Les associations, toujours à la recherche de bénévoles, savent que le manque de temps empêche souvent les potentiel·le·s adhérent∙e∙s d’aller au bout de leur démarche. « Le dispositif Agents solidaires, qui donne du temps libre aux volontaires, est un vrai plus pour nous » se réjouit Jean-Claude Eberhardt, directeur départemental des Restos du coeur . « Il nous permettra de rajeunir nos troupes et de mieux organiser les distributions alimentaires pour les personnes accueillies dont le nombre a quasiment doublé depuis le confinement ».

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Un large panel de missions pour un dispositif évolutif

Le Conseil départemental a organisé le 6 octobre au parc de la Bergère de Bobigny des rencontres entre les associations intégrées dans le dispositif et plusieurs centaines d’agent·e·s.
Le Secours populaire et les Restos du cœur, qui sont les premiers à avoir signé une convention avec la collectivité territoriale, vont accueillir et former une cinquantaine de personnes à compter du 15 octobre. Magali Viallard, « agente solidaire » et chargée de projets à la Direction Europe et International semble apprécier la diversité des activités proposées : manutention, livraison, accueil des bénéficiaires, accompagnement d’enfants et d’adolescent·e·s... « Le Secours populaire a des besoins administratifs sur l’antenne de Drancy, à côté de chez moi, auxquels je peux répondre sans problème » , confie-t-elle. « Je viens d’apprendre qu’ils veulent aussi monter une initiative autour de la lecture au Sénégal et j’espère les aider sur le volet montage de projets ».
Les agent·e·s départementaux·ales se sont également montré·e·s partant·e·s pour des actions de solidarité en dehors de leur temps de travail. Plusieurs dizaines d’entre eux·elles ont souhaité s’impliquer pour parrainer des jeunes pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance, en partenariat avec les associations Proxité, Un enfant, une famille, France parrainages ou Parrains par 1000. D’autres se sont engagé·e·s par l’entremise de la structure Article 1 à mentorer des jeunes issu·e·s des milieux populaires et à leur faire découvrir les métiers de la fonction publique.

« La solidarité, c’est l’ADN de la Seine-Saint-Denis » insiste Stéphane Troussel, qui propose d’ouvrir progressivement le dispositif à d’autres associations du territoire. Ce projet-pilote initié par le Département vient soutenir un secteur particulièrement sollicité en ces temps de crise sanitaire et d’une utilité cruciale auprès des publics les plus fragiles.

Crédit-photo : ©Nicolas Moulard

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