Coronavirus Petite enfance

Crèches départementales restées ouvertes : « dans des situations comme celles-ci, on sait pourquoi on fait ce métier »

Le Département a décidé de laisser ouvertes six crèches pour accueillir des enfants du personnel soignant. Une évidence pour le Département que de contribuer à la mobilisation nationale contre le Covid-19. L’équipe de la crèche Saint-Stenay à Drancy nous décrit son quotidien.

Malgré le confinement instauré le 17 mars, la crèche Saint-Stenay à Drancy continue chaque matin d’ouvrir ses portes. Comme cinq autres crèches départementales sur les 54 que compte la Seine-Saint-Denis (avec Aubervilliers, Stains, Bondy, Montreuil et Romainville), elle fait en effet partie des infrastructures retenues pour accueillir les enfants de personnels soignants, mais aussi des enfants des professions de la protection de l’enfance ou de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse).
Une évidence pour le Département que de contribuer à la mobilisation nationale décrétée contre le Covid-19.
Tous les jours, de 8h à 18h - les horaires, habituellement de 7h à 18h45, ont été légèrement adaptés - la crèche départementale de Drancy accueille ainsi 7 enfants issus d’un regroupement des crèches des alentours ayant quant à elles fermé. « Ce sont en majorité des enfants du personnel soignant de l’hôpital Avicenne de Bobigny ou de parents travaillant en Ehpad », explique Marie-Christine Le Meur, la directrice.
Dans cette crèche qui fonctionne en temps normal avec 16 professionnelles, 5 d’entre elles sont restées mobilisables et continuent de se rendre au travail (photo ci-dessus). « Il s’agit de celles qui n’avaient pas d’enfants à la maison, qui n’avaient pas beaucoup de temps de transport et qui ne présentaient pas de pathologies qui pourraient être des facteurs à risque », poursuit la directrice.
Gwendoline Pourlier, auxiliaire de puériculture, fait justement partie de ces cinq-là. Au téléphone, la professionnelle accepte de prendre 5 minutes pour répondre à nos questions. « Le moral est bon et le travail se passe bien. Un peu de stress parfois, vu le climat général actuel. On sait bien sûr qu’on n’est pas totalement à l’abri, qu’on peut être exposées, mais c’est notre métier. On sait pourquoi on le fait. », explique la jeune auxiliaire.

Protocoles sanitaires respectés

Et la crèche respecte bien entendu scrupuleusement les protocoles prévus par l’ARS (Agence Régionale de Santé). Les auxiliaires de puériculture se lavent les mains très régulièrement, et le personnel de nettoyage désinfecte les poignées de portes, les plans de change, les jouets… Et si jamais un enfant présente de la fièvre ou de la toux, la règle est de l’isoler et de le faire ausculter rapidement par un médecin. « Fort heureusement, ça ne s’est pas présenté », souligne Marie-Christine Le Meur.
En écoutant ces professionnelles nous parler de leur engagement, on se dit que finalement, il n’y a pas que le personnel médical qui mérite d’être applaudi le soir aux fenêtres. Une reconnaissance qui, à en croire Gwendoline Pourlier, transparaît d’ailleurs dans les rapports des professionnelles aux parents des enfants nouvellement arrivés. « La relation aux parents se passe très bien, alors même que ce sont des enfants qu’on ne connaissait pas il y a encore quelques jours. Les parents nous disent leur reconnaissance, tout comme on leur exprime la nôtre. Ça fonctionne dans les deux sens, et ça, ça fait chaud au cœur. »

Christophe Lehousse
Légende photo : Mmes Le Meur, Pourlier et Aït El Hadj

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