Colos apprenantes, les jours heureux

Colos apprenantes, les jours heureux
Droit aux vacances

Tout cet été jusqu’au 20 août, le Département organise, aux côtés de l’État, des départs en colonies de vacances pour des familles défavorisées. 315 enfants ont ainsi la chance de partir en Bretagne, dans les Vosges ou dans l’Aveyron, dans le cadre du dispositif du Bel été solidaire et olympique. Nous étions au départ d’un des premiers voyages, dans une ambiance forcément enjouée.

« C’est super. J’espère faire de l’équitation parce que j’adore les chevaux ! » Sur le parking de la piscine de Bobigny, Joy Nelly, 11 ans, et son petit frère Ben Kelly, 9 ans, attendent sagement de pouvoir monter à bord du car, première étape d’un voyage en train qui doit les amener à Batz-sur-Mer, en Loire-Atlantique. Et tant pis s’il pleut : en ce mercredi 20 juillet, la perspective de ce séjour de 11 jours en colo apprenante met tout de même du soleil sur les visages des enfants et de leurs parents.

« Je trouve que c’est une super initiative. Moi, mes parents n’avaient pas les moyens de partir et il n’y avait pas d’alternative. Là, ils peuvent aller à la mer, s’amuser, se faire des copains, c’est une chance », explique Nathalie, une Stanoise dont les trois enfants Océane, Rayan et Léana vont pouvoir regoûter aux joies de la mer, après être déjà partis l’année dernière.

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Voilà maintenant trois ans que le Département organise, aux côtés de l’État, ces « colos apprenantes », imaginées notamment en réponse à l’impact du Covid. « Cette période estivale ne doit pas nous faire oublier que les vacances sont un luxe que beaucoup de familles en Seine-Saint-Denis ne peuvent pas s’offrir », insistait ainsi Stéphane Troussel, le président du Département. Avant de reprendre : « Les vacances sont pourtant essentielles pour la construction et l’épanouissement des enfants. C’est encore plus vrai après deux ans qui ont vu les confinements se succéder. C’est pourquoi, avec Nadia Azoug, vice-présidente à l’enfance, à la prévention et à la parentalité, et Magalie Thibault, vice-présidente aux solidarités et à la santé, nous tenions à ce que le Département participe une nouvelle fois à ce dispositif, aux côtés de l’Etat. » Outre ces colonies de vacances, le Département a aussi imaginé tout un programme estival d’activités culturelles et ludiques en Seine-Saint-Denis, sous le label Bel été solidaire et olympique.

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Stéphane Troussel, président de la Seine-Saint-Denis, et des enfants partant en colonies apprenantes

315 départs en colos apprenantes

Au total, 315 enfants, âgés de 9 à 15 ans, auront la joie de pouvoir partir cet été, pour des destinations comme Batz-sur-Mer donc, mais aussi en moyenne montagne (Vosges) ou à la campagne (Aveyron). Les inscriptions se sont toutes faites via les services sociaux départementaux, avec des familles suivies par des assistantes sociales, ou via l’Aide sociale à l’enfance, intervenant dans des situations familiales compliquées. « Les bénéficiaires sont des familles qui étaient des situations où ils ne pouvaient pas partir en vacances. D’autres initiatives municipales existent bien entendu, mais là, il n’y a strictement rien à débourser pour ces familles », soulignait Clémence Fontan Ducret, stagiaire à la Direction de la Prévention et de l’Action sociale qui s’est particulièrement investie dans la préparation de ces colos apprenantes.

Et pourquoi apprenantes ? « Après le Covid, l’idée du ministère de l’Education était de raccrocher certains élèves en difficulté scolaire en introduisant des éléments de cours dans les colonies de vacances. Mais cela peut aussi se faire à travers des ateliers pratiques comme la découverte du littoral ou l’apprentissage de la citoyenneté par le sport. C’est notre parti pris sur ces colonies-là », détaillait Franck Delorme, responsable Ile-de-France à la Ligue de l’Enseignement, qui assure l’encadrement sur ces voyages. Au programme donc : des balades le long du bord de mer pour découvrir faune et flore, l’apprentissage de l’autonomie, mais aussi de la voile, de l’équitation (oui Joy Nelly !), des escape-games encore de l’accro-branche.

Voile, équitation et accro-branche

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En route pour la gare de Montparnasse où devaient les rejoindre des enfants d’autres départements franciliens, la bonne humeur était au beau fixe. Mickaël, animateur de la Ligue de l’Enseignement, et Farida Nouar, journaliste à France Info qui suit cette colo (voir plus bas), faisaient l’appel à tour de rôle. Au micro du car, Mickaël jouait ensuite les ambianceurs en chef : « Qui connaît Inoxtag, qui connaît Squeezie ? (youtubeurs) ». Dans le fond du bus, Yassine, 12 ans, et Sekou, 11, faisaient eux connaissance : « Tu vas voir, la voile, c’est facile, j’en ai fait l’année dernière… », expliquait cet enfant de l’Ile Saint-Denis à son nouveau copain. « J’espère que l’eau sera bonne », enchaînait Sekou, de Bobigny.

On quittait tout ce petit monde à la gare Montparnasse, aligné plus ou moins en rang d’oignons avec leurs valises colorées. Le temps pour Sekou de poser à son animatrice Sara une question qui lui brûlait les lèvres : « Est-ce qu’on va voir des vaches ? J’aime bien les vaches… »

Photos : ©Bruno Lévy

Pour suivre la colo apprenante des 45 chanceux de Seine-Saint-Denis à Batz-sur-Mer (retour le 31 juillet), retrouvez le reportage quotidien de Farida Nouar sur France info : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-defis-france-info

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