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Collège Paul-Eluard : la semaine olympique et paralympique pour tremplin

2024 kilomètres à vélo-bureau, 2024 échanges de ping-pong, une « Laufdiktat »... les collégien·ne·s de Paul-Eluard à Montreuil, labellisé « Génération 2024 » par le ministère de l’Education, ont enchaîné les épreuves et les défis pour la Semaine olympique et paralympique, qui se déroulait du 3 au 7 février. Avec l’espoir qu’en bout de course, ils pourront financer leur projet de voyage à vélo d’une semaine, et ainsi découvrir les institutions reines du sport en France...

« Prêts à servir ? Allez on a la GAAAAAGNE » ! Marie Léoni, la professeure d’EPS, chauffe ses troupes pour que sa 3eD remporte un défi : échanger 2024 passes de ping-pong en un minimum de temps. Dix tables sont alignées, et chacune d’entre elle doit échanger 30 passes au maximum. Si la balle touche le filet ou tombe à côté, c’est à la table suivante d’engager l’échange. Jonglant avec le chrono et la calculatrice, la prof court de table en table. Entre deux échanges, Leya confie amusée, comme une grande athlète : « On a une grande charge sur les épaules, et beaucoup de stress. On doit battre la 3eC ». Qui a mis la barre très haut, en s’échangeant leur 2024 passes en 30 minutes et 52 secondes. « Moi, le ping-pong, c’est pas le sport que je préfère, mais ça soude la classe, et ça, c’est cool », poursuit la jeune fille. Un petit vent d’esprit olympique, alliant compétition et coopération, souffle sur le collège du bas-Montreuil, en ce 4 février 2020.
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Pendant ce temps, dans un couloir du collège, la fameuse 3e C court, elle aussi. « Vertig ? Los ! » Karine Nimeskern, la professeure d’allemand a organisé une « Lauf diktat », une course de dictée. Un élève doit courir jusqu’au fond du couloir, où figure un texte en allemand sur l’olympisme, mémoriser le plus de mots possible, revenir au point de départ où l’attend son binôme scribe, qui retranscrit les syllabes aux consonances germaniques. « C’est super dur parce que comme l’orthographe allemande est compliquée, on est obligés d’épeler les mots », témoigne une collégienne. Pas facile d’articuler quand on a le souffle court. Pendant ce temps, à l’intérieur, le troisième membre de chacun des six groupes résout des énigmes : mots codés, croisés, mêlés... il faut répondre à une multitude de questions en allemand portant sur le sport et l’olympisme. « En fait, ce que vous voyez là, c’est le brouillon d’un projet d’escape game que j’aimerais bien mettre en place avec eux », confie l’inventive professeur d’allemand.
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La seule qui n’a pas de groupe pédale mollement sur un « vélo bureau ». Au départ, ces drôles d’engins, vélos en bas, bureaux en haut, étaient censés canaliser l’énergie des élèves les plus agités. « Mais on a découvert qu’on pouvait mettre des piles et calculer le nombre de kilomètres parcourus. On s’est dit que pour la semaine Olympique, on aimerait bien relever le défi des 2024 kilomètres », explique Mathieu Brésolin, le professeur d’EPS qui coordonne toutes ces épreuves. La veille, les élèves s’étaient essayés aux arts en constituant dans la cour les anneaux olympiques avec leurs corps, rendant, vu du ciel, un très bon résultat.

Organiser cette semaine de l’olympisme et du paralympisme, du 3 au 7 février 2020, était en soi une épreuve. « En octobre, nous avons rempli le dossier pour que notre établissement soit labellisé « Génération 2024 ». On s’est rendu compte qu’on avait déjà tous les critères nécessaires pour obtenir le label ! Par exemple, une sortie était déjà prévue sur un site des JO : nous devions de longue date assister à un match de rugby à l’U Arena de Nanterre, qui sera le site d’haltérophilie en 2024. Nous avons eu la réponse positive pour le label il y a dix jours. Et nous nous sommes mobilisés pour organiser ces épreuves », explique Mathieu Brésolin.

Les collégiens voyagent à vélo

Au collège Paul-Eluard, on a pas attendu cette semaine pour mettre le sport à l’honneur. Ici, les professeurs travaillent en transdisciplinarité depuis longtemps. « En 2018, nous avons fait un voyage à Berlin orienté sur le vélo. Nous avons visité la ville à bicyclette. Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est un peu la suite logique », analyse Mme Nimeskern. Depuis deux ans, une équipe de professeurs et de CPE nourrit un grand espoir : celui d’organiser un voyage en vélo d’une semaine. « L’idée serait de partir de Montreuil, de pédaler jusqu’au château de Versailles, puis jusqu’au château de Rambouillet, puis jusqu’à la cathédrale de Chartres. Ensuite, le chemin du retour passerait par le centre national de football de Clairefontaine, le centre national de rugby de Marcoussis, et retour au collège Eluard. Le tout en 6 jours, 260 kilomètres et 72 000 coup de pédales... et zéro carbone », résume Mathieu Brésolin, qui semble définitivement aimer les maths.
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Mais jusqu’ici, l’équipe enseignante éprouve des difficultés à réunir les fonds pour organiser une telle épopée. « On avait postulé pour Odyssée Jeune, le programme de la BNP et du Département qui finance les voyages de classe de la Seine-Saint-Denis, mais c’est un autre projet du collège qui a décroché les fonds. La mairie nous a bien donné une subvention de 1200 euros et le Département une autre de 7 000 euros, mais cela permet seulement d’acheter une flotte de vélos, pas de payer l’hébergement et la nourriture », résume le professeur d’EPS, déjà en pleine négociation avec le Décathlon voisin pour acquérir les petites reines. Cette année, le projet prendra donc une forme minimaliste, de deux nuit et trois jours, pour aller voir le centre de rugby de Marcoussis. « On a profité de la SOP pour faire les test de vélo et de code de la route dans cette perspective », glisse M.Brésolin. Mais l’année prochaine, la team de professeurs compte bien décrocher les subventions débloquées à l’occasion des jeux olympiques pour réaliser leur voyage. « A terme, avec une flotte de vélo, on pourra envisager des voyages tous les ans, plus longs, peut-être même aller jusqu’à Bruxelles », rêve le sportif, dont le projet contient également un atelier de réparation de bicyclettes. En tout cas, l’équipe d’amoureux de la pédale compte bien utiliser cette semaine de l’olympisme et du paralympisme comme d’une rampe de lancement...


Semaine Olympique et Paralympique
Du 3 au 9 février la semaine Olympique et Paralympique organisée par le Ministère de l’éducation et de la jeunesse est un moment clé pour éveiller les élèves aux bienfaits de la pratique sportive régulière et d’appréhender les valeurs citoyennes et sportives.
• d’utiliser le sport comme outil pédagogique dans les enseignements (sport et mathématiques par exemple)
• de sensibiliser aux valeurs de l’Olympisme en mobilisant les outils éducatifs et ludiques mis à disposition
• de faire découvrir les disciplines olympiques et paralympiques aux élèves, en collaboration avec le mouvement sportif, organisation d’ateliers de pratique sportive
• de faire changer le regard des plus jeunes sur le handicap en s’appuyant sur la découverte des para sports et en intégrant des rencontres sportives partagées
• d’éveiller les jeunes à l’engagement bénévole

Soutien du Département aux projets éducatifs liés aux jeux olympiques et paralympiques

Le Département de Seine-Saint-Denis, hôte des J.O.P. 2024, a lancé un appel à projets pédagogiques en direction des collèges, sur le thème de l’olympisme. Il entend ainsi :
  soutenir des projets s’inscrivant dans les enjeux de politique éducative du Département.
  apporter un soutien financier complémentaire aux collèges au-delà de la dotation de fonctionnement.
  soutenir les directions des collèges et leurs équipes pédagogiques à la mise en œuvre de projets pérennes en faveur des élèves.
Le Département a reçu 30 dossiers de demande de subvention, émanant de 20 collèges. 28 projets, émanant de 19 collèges, ont été retenus pour un montant total de 44 825 €.

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