Pour ce solo, Claudia Catarzi a décidé de réduire l’espace à « 40 000 centimètres carrés ». Un mini-plateau de bois clair, légèrement surélevé, émerge donc du noir et sera l’espace dans lequel exercer sa danse. Tout est ici dépouillé, ramené à la plus grande simplicité : la scène est petite, Claudia Catarzi porte des vêtements de ville « standards » (pantalon et pull jacquard), et aucun accessoire n’est mobilisé. La limite, définie d’emblée, impose son principe mais ouvre aussi de nouvelles perspectives, du simple fait de la conscience de son existence : ici, le corps redéfinit son propre espace, l’éprouve littéralement pas à pas, prend la mesure des choses, donne des directions, marque lui-même son territoire comme un toréador dans l’arène ou un enfant dans son parc, et se découvre étonnamment flexible, toujours capable de se relever et d’évoluer.

Dans cet espace délibérément réduit, le temps acquiert lui aussi une autre dimension : il est lui-même à habiter, et le corps dès lors marque ses bornes, instaure un rythme, affirme son existence, tandis qu’une musique hypnotique, occupe l’arrière-plan et s’efface parfois, laissant l’interprète évoluer dans le silence.

Pleinement là, concentrée, percutante, glissante, Claudia Catarzi pose une esthétique sans personnage ni narration, et redonne tout sa puissance au geste, à sa rudesse, à sa clarté, à sa précision, dissolvant la frontière entre ce qui relève d’un acte et ce qui relève de la danse. « 40 000 centimetri quadrati » exprime le pouvoir du mouvement et la sidérante faculté qu’a le corps de s’adapter à son environnement.

 Quand : Le Samedi 3 juin à 19h 30 et Dimanche 4 juin à 16h
  : La chaufferie : 10 Bis Rue Maurice Thorez, 93200 Saint-Denis
 Tél : 01 48 13 05 06
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