Odyssée Jeunes Sevran

Ces élèves de Sevran devenus pêcheurs d’Islande

En octobre dernier, 30 élèves du collège de la Pléiade à Sevran sont partis en Islande dans le cadre d’un voyage scolaire financé par le programme de subvention Odyssée Jeunes. Une excursion qui avait pour thème pédagogique les énergies renouvelables. Et qui n’a laissé personne… de glace.

Dans la salle de physique-chimie, reconnaissable entre mille avec ses inimitables tables recouvertes de carreaux de faïence et ses tabourets surélevés, sont entreposés les souvenirs d’un voyage inoubliable. Des pancartes où photos et textes d’élèves témoignent du bon temps passé sur place, entre plages de sable noir au milieu d’un décor lunaire, chutes d’eau renversantes et geysers en veux-tu en voilà. Oui, « l’Islande est un pays vraiment à part », résume Fatima, élève de 3e. Elle et vingt-neuf de ses petits camarades du collège de la Pléiade à Sevran ont eu la chance de se rendre sur cette terre de feu et de glace en octobre dernier dans le cadre d’Odyssée Jeunes. Ce programme, unique en France et proposé depuis dix ans par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, l’Education nationale et la Fondation BNP Paribas, subventionne les voyages scolaires organisés par les collèges du département.

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Pour Lucas Charlier, professeur de physique-chimie et instigateur du projet, le choix s’est naturellement porté sur l’Islande car, outre ses paysages à couper le souffle et ses phénomènes naturels, cette île de 330 000 âmes est à la pointe en matière d’énergies renouvelables et non polluantes, géothermie et hydroélectricité en tête. Des thèmes qui, en plus de figurer au programme scolaire, ont fait l’objet l’an passé d’un « club » constitué de trente élèves volontaires – les mêmes qui sont partis en Islande accompagnés de Lucas Charlier, donc, mais aussi de Cynthia Joseph et Aurélie Boccaccini, toutes deux professeures de SVT.

« Les gens ne sont pas aussi stressés que chez nous »

Le club « énergies renouvelables », c’est son nom, avait pris pour habitude de se réunir tous les jeudis de 13h à 14h. En mai, il a donné lieu à une conférence au cours de laquelle chaque élève a été invité à présenter ses travaux de recherche. Ainsi, a-t-on notamment pu apprendre comment fonctionnait une centrale nucléaire, comment les végétaux parvenaient à produire de l’électricité et à quoi servait un barrage. « Nous avons préparé de la meilleure des manières notre excursion en Islande, commente aujourd’hui le prof de physique. Les élèves ont planché des mois durant sur les différentes techniques de production d’énergie. Ce voyage, c’était aussi leur récompense. »

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A les en croire, aucun d’entre eux ne s’attendait à découvrir tant de beauté sur place. Et pour cause, tous foulaient l’île pour la première fois. « J’ai vécu un des plus beaux moments de ma vie, confie Pedro, qui, par le biais de ce voyage, a fait son baptême de l’air. J’ai été particulièrement marqué par les chutes d’eau aux noms imprononçables et la culture viking ». D’ailleurs, sur une des nombreuses photos souvenirs du voyage, on le voit, affublé d’un casque et d’une épée, prendre fièrement la pose. Fatima, quant à elle, a été surprise par l’absence de pollution et le calme qui s’est littéralement emparé de cette île si mystérieuse. « C’est un pays zen, les habitants ne sont pas aussi stressés que chez nous et ils ont le cœur sur la main ». Enfin, Racha a « beaucoup apprécié les geysers » et le parc national de Thingvellir, qui a la particularité d’être à cheval sur deux plaques tectoniques (la plaque américaine d’un côté et la plaque eurasienne de l’autre). Un peu moins, en revanche, « le vent glacé – alors que nous n’étions qu’en octobre - qui soufflait en rafales et qui nous a congelés. »

Forts de cette expérience enrichissante, les professeurs et leur groupe d’élèves envisagent désormais de proposer à leur direction des actions « qui pourraient permettre à notre établissement de réaliser des économies d’énergie », plaide Luc Charlier, qui verrait par exemple d’un très bon œil l’installation de panneaux photovoltaïques et autres éoliennes miniatures. A défaut de ressembler à un paysage islandais, le collège de la Pléiade aurait néanmoins fière allure.

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