Carré VIP pour le Aulnay badminton
Vendredi 5 mai, le CBAB Aulnay disputera les premiers play-offs du Top 12 de son histoire. Une rencontre de haut niveau, à Chambly, où les 4 meilleurs clubs de badminton de France se donnent rendez-vous. Le couronnement d’au moins six années de travail pour un club qui mêle esprit de famille et ambition.
Six ans que le Club de Badminton d’Aulnay-sous-Bois (CBAB) attendait ça : après beaucoup d’efforts et quelques désillusions, le voilà qualifié pour les play-offs du Top 12 - le dernier carré du plus haut niveau français. Le 5 mai, ce petit poucet – qui compte tout de même 320 licenciés – affrontera en demi-finales l’ogre d’Issy-les-Moulineaux, 13 titres de champion de France et deux titres de champion d’Europe à son actif.
« Mais on a les moyens de les gêner, et pourquoi pas de les battre », prévient tout de suite Marie Batoméné, l’une des cadres du club, présente depuis 3 ans au CBAB.
Avant de se tourner vers l’Issy et maintenant, le club souhaite toutefois savourer encore un peu une qualification qui ne s’est pas faite en claquant des doigts. « Ce succès, on l’a construit tout au long de la saison et des saisons précédentes sous le mandat de Patrick Deschamps, se remémore ainsi Frédéric Folkeringa, qui a fait fort pour sa première année de présidence au club. Un bon mélange entre expérience et bonnes pioches dans le recrutement nous a menés là où nous sommes aujourd’hui. Après, il faut aussi être pragmatiques : la réussite qui nous fuyait les années précédentes pour venir à bout des gros - Strasbourg par exemple - a cette fois été au rendez-vous. »
C’est qu’avec un budget oscillant entre 190 et 220 000 euros, les « Ducks » – le petit nom affectueux du club - font figure de poids plume face à des mastodontes comme Strasbourg, Aix-en-Provence ou encore Chambly.
Mais au CBAB, on sait aussi user d’autres ressources. « Pour moi, Aulnay, c’est un club qui mêle esprit de famille, ambition et plaisir, estime Frédéric Folkeringa. « Et transmission aussi, parce qu’en 40 ans d’existence, on a toujours assez bien vécu sur le renouvellement des générations. »
Avec 35 ans de présence discontinue au club, Stan Sawruk incarne justement assez bien ce souci de transmission. L’actuel entraîneur-capitaine de l’équipe 1 a connu à peu près tous les postes possibles au CBAB, de joueur à dirigeant. « Ces play-offs pour moi, c’est une manière de boucler la boucle. Quand j’ai commencé le bad à Aulnay il y a 38 ans, notre président était mon prof d’allemand au collège du Parc. J’ignore ce qu’il est devenu, mais s’il lit le journal, il pourra voir en tout cas que son club a perduré ».
Originaire d’Aulnay mais né en Pologne, cet ancien joueur de haut niveau a fait profiter le club de son expérience du haut niveau et de son carnet d’adresses. « Pour combler les trous d’air inévitables de la formation, on se sert parfois de mes contacts en Pologne. D’où les noms à consonance polonaise de notre effectif », explique-t-il en souriant.
Agnieszka Wojtkowska, Mateusz Swierczynski, Przemysław Wacha, Piotr Wasiluk, l’équipe 1 a en effet de quoi faire de gros scores au badminton mais aussi au scrabble. Ajoutez à cela l’Allemande Fabienne Deprez, 50e mondiale et désormais numéro 1 allemande. Un bel alliage de jeunesse et d’expérience, également incarnée par l’ancien capitaine de l’équipe de France Baptiste Carême et le spécialiste du double Laurent Constantin.
Parmi ses atouts phares, les Ducks peuvent également compter sur la jeune Marie Batoméné, membre de l’équipe de France et spécialiste du double dames, avec lequel elle a d’ailleurs apporté face à Talence le point décisif pour la qualification en play-offs (aux côtés d’Agnieszka Wojtkowska).
« Aulnay, j’y suis venue il y a 3 ans parce que j’y avais pas mal d’amis et que je cherchais un club à proximité de l’INSEP », se souvient la jeune femme de 22 ans. Elle s’entraîne au quotidien à Vincennes avec les Bleus et rejoint ses partenaires de club sur les compétitions. Et la jeune femme originaire de La Bassée (Nord) de poursuivre : « C’est un club agréable et sans trop de pression. Bien sûr, il y a des objectifs, mais on n’a pas le couteau sous la gorge. Je m’y vois encore longtemps . »
Vendredi 5 mai, à Chambly, les Ducks n’auront peut-être pas l’impact individuel de certains joueurs d’Issy. Mais ils auront ce supplément d’âme qui les fait déjà lorgner vers la finale, le lendemain.
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