Banlieues bleues : ça gaze et ça jazz ! (3)
Du 3 au 31 mars, le festival Banlieues bleues, soutenu par le Conseil départemental, fêtera sa 34e édition avec une très riche programmation. Aujourd’hui, focus sur la flûtiste franco-syrienne Naïssam Jalal dont le concert a lieu mardi à la Dynamo de Pantin.
Naïssam Jalal : « Il y a une dimension spirituelle indéniable dans la musique »
Elevée en banlieue parisienne par des parents syriens, la flûtiste Naïssam Jalal transcende les identités sonores pour reconnecter avec l’invisible dans une création qu’elle présentera le 28 mars prochain pendant le festival Banlieues Bleues. Rencontre avec une femme inspirée et inspirante.
Comment est née votre passion pour la flûte ?
"Je ne me suis jamais vraiment prise de passion pour cet instrument, je n’en joue pas parce que j’aime la flûte mais parce que c’est le prolongement de mon corps. Ce nouveau membre m’a handicapé pendant de nombreuses années, et quand j’ai découvert l’improvisation, je me suis rendue compte qu’il me servait à m’exprimer. J’avais 17 ans, je jouais pour un vernissage de mon père lorsque Michel Thouseau, un contrebassiste, m’a alors dit de « jouer ce qu’il y avait l’intérieur de moi ». C’est comme ça que j’ai fait la première improvisation de ma vie. Ca a été super puissant. Et c’est ce jour où je me suis dit qu’il fallait que je sois musicienne."
A 19 ans, vous partez à Damas en Syrie puis en Egypte, et vous avez notamment appris le nay, une flûte arabe…
"La musique, c’était plus une excuse qu’autre chose pour partir. J’ai dit à mes parents « je vais à Damas apprendre le nay ». Mais je me suis retrouvée dans cette situation à me dire « je suis arabe, je ne sais pas ce que c’est l’arabe, je ne le parle pas, je n’ai jamais vécu dans un pays arabe, puisqu’il n’est pas possible de renier cette origine qu’on me reproche, je vais savoir ce qu’on me reproche très clairement ». C’est comme ça que je suis partie à Damas et puis en Egypte où j’ai développé ma connaissance de la musique arabe."
Le 28 mars prochain, vous présentez votre création « Quest of the Invisible », pouvez-vous me parler du projet ?
"Michel Thouseau m’a fait découvrir un grand flûtiste bansuri indien. Dans sa musique, le silence a une très grande importance. Parfois, pendant 3 minutes, il va jouer deux notes ! Il y a une incroyable force mystique. En Occident, on a tendance à être dans une sorte de démonstration et on a perdu ce lien avec l’invisible, cette fonction presque rituelle. Il y a une dimension spirituelle indéniable dans la musique. Et "Quest of the Invisible", c’est vraiment le cheminement de toutes ces réflexions sur le sens, sur le pouvoir rituel, sur le lien à l’invisible."
Vous faites également des initiations à la musique arabe dans des écoles du département … c’est important pour vous de vous impliquer auprès des plus jeunes ?
"Je ne soupçonnais pas l’importance que ça avait avant de le faire. Je me suis rendu compte qu’il y avait une méconnaissance totale de la civilisation arabe. C’est important de faire ça avec des jeunes, car c’est une façon pour les enfants qui ne sont pas issus de l’immigration arabe de découvrir une culture. Et pour ceux qui en sont issus aussi, pour finalement réhabiliter une partie de leur identité qui est méprisée dans notre société. Cet atelier je le fais davantage par devoir civique que musical."
– Le 28 mars, à La Dynamo de Pantin, 20h30
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