Musique Pantin

Banlieues bleues : ça gaze et ça jazz ! (1)

Du 3 au 31 mars, le festival Banlieues bleues, soutenu par le Conseil départemental, fêtera sa 34e édition avec une très riche programmation. Aujourd’hui, focus sur le violoncelliste Vincent Courtois, local de l’étape puisqu’il a grandi à Aubervilliers.

Vincent Courtois explore ses démons musicaux

Le 7 mars prochain à Montreuil puis début mai à La Dynamo, le violoncelliste Vincent Courtois présente son projet des "Démons de Tosca", fruit d’un processus de création ambitieux et participatif. Rencontre.

« En tant que musicien, on a tous des démons. Pour les exprimer, il s’agit de trouver le chemin le plus court entre ce que l’on ressent et ce que l’on joue », explique avec précision Vincent Courtois. Depuis deux ans, l’artiste de 49 ans à la carrière florissante cherche à revenir à l’essence, à une musique libre et sincère avec son projet "Les Démons de Tosca". Pour cela, il tente constamment de se mettre en danger, de ne pas se reposer sur ses acquis : il est nécessaire de déconstruire une certaine mécanique et de laisser une plus grande place à l’improvisation.

Dans sa quête d’authenticité, le brillant musicien veut donc se mettre au défi. « La création du groupe qui aura lieu en mai à la Dynamo est un quintet : piano, basse, batterie, violoncelle et saxophone ténor. Mais au piano, au saxo et à la batterie, il y a deux musiciens possibles à chaque fois. Selon les concerts, ce ne sont pas les mêmes musiciens que l’on pourra trouver. C’est une formule faite pour ne pas trop s’installer dans la connaissance du groupe », nous raconte-t-il.

C’est dans sa jeunesse que Vincent Courtois développe son goût pour l’improvisation. Alors qu’enfant, il suit un parcours classique au conservatoire d’Aubervilliers, il n’échappe pas à l’adolescence au désir d’explorer de nouveaux genres musicaux. Armé de son violoncelle, il intègre un groupe de rock de son lycée, puis découvre le jazz dans la discothèque de son quartier. « Ça a été un choc déterminant », confie-t-il. « Le jazz avait cette chose unique que je ne retrouvais pas dans le rock, ni dans aucune autre musique, c’est cette sensation de liberté. Et quand je me suis rendu compte que ce sentiment de liberté et d’expression était dû à une musique très improvisée, j’ai commencé à réfléchir à ce que voulait vraiment dire l’improvisation. L’écrit de cette musique devient un prétexte, un point de départ. Sa force vient de l’improvisation. »

Afin que sa création, qui a pour point de départ le livret de l’opéra de Puccini "Tosca", soit le plus sincère possible, Vincent Courtois est donc parti se confronter à la sensibilité des gens qui l’entourent : « Je fais des concerts-rencontres, pour parler avec les gens, connecter avec eux, sur la notion de démon. Je suis porté et aidé par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis depuis plusieurs années pour m’implanter et faire un travail de terrain. C’est vraiment une mission assez importante de provoquer un public qui a priori ne se sentirait pas forcément concerné. Tout le projet tient sur le sensible, je cherche à aller interroger le sensible. » Une manière pour le musicien d’offrir à ses auditeurs une création vivante et en perpétuelle mutation.

 Le 7 mars, à Montreuil, 20h30 à la Marbrerie

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