Tennis de table Saint-Denis

Au SDUS tennis de table, du top mondial à côté de chez soi

Cette saison, le Saint-Denis Union Sports tennis de table 93 est le seul club en France à aligner une équipe femmes et hommes en Pro A, le plus haut niveau français. Dimanche 7 octobre, les deux équipes ont vécu leurs premiers matches à domicile, les femmes l’emportant même, dans une ambiance chaleureuse.

Esteban Perez n’est pas près d’oublier les retrouvailles du SDUS avec la Pro A. Ce petit supporter, lui-même pongiste chez les minimes au club de Noisy-le-Grand, vient de repartir de la salle de La Raquette avec un maillot d’Alexandre Cassin, nouvelle recrue du SDUS cette saison et 12e joueur français. En toute décontraction et malgré la défaite de son équipe (2-3), l’espoir tricolore du tennis de table prend le temps de discuter avec son jeune fan après le match. Le SDUS c’est aussi ça : des joueurs accessibles, quel que soit leur niveau.
Et du niveau, il y en avait pour cette première journée à domicile, dans une belle double rencontre. Saint-Denis contre Joué-lès-Tours chez les femmes, Saint-Denis face à Pontoise-Cergy, vainqueur de la Ligue des Champions 2016, chez les hommes : deux belles affiches. Sébastien Jover, le coach hommes du SDUS qui a vécu quelques soirées de Pro A en tant que joueur (17 ans au plus haut niveau) appréciait...

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D’emblée, on sentait que les deux équipes locales, défaites toutes deux sèchement lors de leur première rencontre de Pro A en septembre, auraient du répondant. Chez les femmes, Li Samson menait rondement l’affaire face à Ciobanu (victoire 3-1), tandis que chez les hommes, une sacrée lutte s’engageait entre Alexandre Cassin et Patrick Baum. La salle de La Raquette n’allait pas tarder à découvrir ce nouveau venu au SDUS : hyper-tonique, accrocheur et décomplexé. Le jeune de 20 ans rendait 30 places à Patrick Baum, n°16 au classement français. Et alors ? « S’il y en a bien un capable d’un coup, c’est lui », chuchotait en tribunes Jean-Claude Molet, le président du SDUS. Effectivement : après un premier set perdu sur le fil (9-11), Cassin lançait la machine à baffes : au bout se dessinait une superbe victoire en 5 sets, idéale pour lancer les locaux. « J’ai choisi Saint-Denis parce qu’ils viennent de monter en Pro A, qu’ils ont un gros projet Paris 2024 pour les espoirs et qu’ils ont un super coach (Sébastien Jover) que je connais depuis 5 ans », lâchait Cassin, déjà 3 années de Pro A derrière lui à Issy-les-Moulineaux.

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Retour chez les filles. Là aussi, le public faisait connaissance avec une nouvelle tête : la Slovaque Barbora Balazova, n°14 au classement français. Opposée à la Chinoise He Li, carte-maîtresse de Joué-lès-Tours, la nouvelle arrivante ne se laissait pas déstabiliser : là aussi, une victoire en 5 sets donnait un avantage confortable de 2-0 aux locales. Celles-ci n’allaient toutefois pas se jouer de Joué aussi facilement : les visiteuses revenaient à 2-1 par l’intermédiaire de Nolwenn Fort, vainqueure de la jeune Leïli Mostafavi. A ce moment-là on s’interrogeait : le coach Nicolas Greiner allait-il lancer Prithika Pavade, la prodige de 14 ans, formée au club et tout juste sacrée championne d’Europe cadettes de double avec sa partenaire Chloé Chomis ? « Non, ce n’était pas prévu aujourd’hui. Il faut aussi que Barbora et Li, qui sont nos n°1 et 2, prennent le rythme des compétitions », expliquait le coach après la rencontre. Dans un duel chinois, Li Samson ferraillait donc contre Hé Li pour s’incliner en 5 sets.
Heureusement pour les Dionysiennes, Balazova se muait une nouvelle fois en sauveuse, marquant le point décisif face à Ciobanu (3-2). « Ca me plaît vraiment ici, expliquait en anglais l’internationale après la rencontre. Si j’ai choisi Saint-Denis, c’est aussi parce que j’avais entendu parler de la bonne ambiance dans l’équipe. C’est une chose à laquelle j’attache beaucoup d’importance », poursuivait la jeune femme de 26 ans, qui, après avoir vécu la magie des Jeux de Rio, vise désormais Tokyo en 2020, notamment en double mixte. En attendant, les quatre guerrières de Saint-Denis pouvaient savourer la première victoire en Pro A de l’histoire du club...
Pendant ce temps-là, les garçons aussi avaient eu leur lot d’émotions : après avoir été parfaitement lancé par Cassin, le SDUS voyait son élan stoppé par un mur suédois. Mattias Flack, contreur hors-pair, renvoyait tout, à en écoeurer son compatriote Pär Gerell, néo-Dionysien. A la pause, qui laissait les deux équipes à 1-1, Clément et Loïc, jeunes amateurs de tennis de table venus en voisins, s’enthousiasmaient : « C’est top. L’ambiance est conviviale et voir des joueurs du top 20 français pour 5 balles juste à côté de chez toi, c’est génial ! »

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Des Top 20 français, il y en avait par exemple encore deux dans le match d’après, mettant aux prises Joé Seyfried (n°13 français) et Tristan Flore (n°9). Face à son partenaire d’entraînement à l’INSEP, Seyfried le Dionysien ne flanchait pas : succès en 4 sets, net et sans bavure. On espérait ensuite que le Cassin-show continue face à Mattias Falck et ça ne passait pas loin : le Guadeloupéen monté sur ressorts n’explosait que dans le 5e set. Comme chez les femmes, tout reposait donc sur le leader d’équipe pour l’emporter dans le match décisif. Mais Pär Gerell ne pouvait malheureusement livrer bataille, handicapé par une blessure au genou (défaite en 3 sets face à Baum). « C’est quand même un bon résultat ce soir », analysait après coup le coach Sébastien Jover. « On prend deux points face à une grosse équipe, ce qui nous permet de débloquer notre compteur et d’envisager sereinement la suite ». Avec un objectif maintien ouvertement affiché pour les deux formations...
Dans le public, sur les visages des joueurs, partout on lisait des sourires, même sur celui de Mehdi Bouloussa, pourtant resté sur le banc ce dimanche soir. A 23 ans, ce membre de l’équipe 1, formé au club, piaffe d’impatience à l’idée d’être lancé pour la première fois en Pro A. « J’ai commencé dans ce club à l’âge de 9 ans, la salle venait d’être construite, alors vous pensez bien que j’ai hâte... », lançait-il en lorgnant peut-être sur la prochaine rencontre, mi-octobre, à domicile contre Villeneuve.
Après la rencontre, star ou pas star, tout le monde - joueurs et coaches - mettait en tout cas la main à la pâte pour réinstaller les 24 tables de la salle. Car dès lundi, le cycle de la Raquette recommençait : accueil des scolaires et des pratiquants loisirs ou encore de la section sport-études du collège Fabien, situé juste à côté. « Soit 900 pratiquants à la semaine, dont 323 licenciés », listait fièrement le président Jean-Claude Molet. Au SDUS c’est sûr, il n’y a pas de trou dans la Raquette...

Photos : @Sylvain Hitau

Prochaines rencontres :

 Le mardi 16 octobre à la Raquette de Saint-Denis pour l’équipe hommes : réception de Villeneuve
 Le mardi 6 novembre pour l’équipe femmes : déplacement à Nîmes

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