Anita Blaze, une pour toutes et toutes pour une
Eliminée assez tôt dans la compétition individuelle olympique, cette fleurettiste attachante de 29 ans compte sur l’épreuve par équipes, jeudi 29 juillet, pour se refaire. Liée au Département par un contrat d’accompagnement à la performance, la Guadeloupéenne a choisi l’Aubervilliers Escrime Club il y a déjà 6 ans pour ses maîtres d’armes et sa proximité avec l’Insep.
« A Tokyo, on vise clairement un podium sur le par équipes » Avant d’embarquer pour les Jeux, Anita Blaze n’y était pas allée par quatre chemins. On imagine qu’après sa déception, samedi, en individuel – défaite d’entrée de jeu 12-15 face à la Canadienne Jessica Zi Jia Guo, 13e mondiale - la fleurettiste de l’Aubervilliers Escrime Club aura encore plus les crocs.
Avec ses copines Ysaora Thibus, Pauline Ranvier et Astrid Guyart comme remplaçante, la jeune femme de 29 ans est déterminée à monter sur la boîte et à transformer l’essai de ses deuxièmes Jeux. « On reste sur 3 Coupes du monde gagnées en 2019, on se sent sur une bonne dynamique », rappelait-elle au cours de la conférence de presse d’arrivée au village olympique.
Logique qu’Anita Blaze fonde ses espoirs sur la compétition par équipes, elle dont les plus belles lignes au palmarès proviennent de cet exercice : vice championne du monde et triple vice championne d’Europe par équipe...
Hors de question en tout cas pour elle de revivre la frustration de sa première participation à Londres 2012, quand elles avaient terminé 4e... Hors de question aussi d’avoir ferraillé en vain pendant 5 ans, après une double hernie discale qui l’aura privée des Jeux de Rio. Attendue, cette médaille viendrait aussi récompenser un groupe ultra soudé, qui dépasse le cadre du sport de haut niveau et cultive ses liens. « Comme avec ces jeux de société qu’on fait chaque soir, dans le village olympique », détaille Pauline Ranvier.
Venue à l’escrime à 7 ans
A l’Aubervilliers Escrime Club aussi, on y croit, conscient de tout le travail accompli par Anita. Ce club réputé de fleuret, la native de Baie-Mahault, en Guadeloupe, y a atterri en 2015, après un passage par le Lagardère Paris Racing. La réputation de Wassila Redouane, ancienne fleurettiste sacrée cinq fois championne de France et maître d’armes à Aubervilliers, y aura été pour beaucoup, tout comme la proximité de l’INSEP, où elle reçoit les conseils avisés d’Aymeric Clos. Ce lien à la Seine-Saint-Denis, Anita Blaze l’aura aussi renforcé en étant employée depuis octobre dernier par le Département. Dans le cadre d’un contrat d’accompagnement à la performance d’un an, celle qui détient un Bac STG comptabilité y travaille ainsi en tant qu’agente de gestion financière. « Pour moi, c’est une situation idéale puisque j’ai ainsi pu me préparer pour les JO dans les meilleures conditions, tout en entamant une reconversion. », explique-t-elle.
Les origines de cette passion sans réserve pour l’escrime remontent cependant à bien plus loin, prenant leurs racines dans l’île natale d’Anita Blaze, la Guadeloupe. Suivant l’exemple de sa sœur qui pratiquait l’escrime à l’école, la petite Anita aura ainsi déjà croisé le fer dès 7 ans. « La Guadeloupe est un bon vivier, comme le prouve la présence de 5 Guadeloupéens dans notre équipe de France à Tokyo. Beaucoup d’enfants découvrent l’escrime à l’école, et dans les clubs, les maîtres d’armes sont bons aussi », développe celle qui aura été formée par la maestra cubaine Barbara Paulin, à la salle Laura-Flessel de Petit-Bourg.
Une chose est sûre : à Baie-Mahault comme à Aubervilliers, on aura le cœur qui battra plus fort dans la nuit de mercredi à jeudi. Il s’agira de pousser Anita et ses copines vers la victoire.
Christophe Lehousse
Photo (bas) : ©Nicolas Moulard
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