Génération jeux JOP 2024

Adama Sako, un destin bien en main

Né à Bondy, formé à Villemomble puis à Tremblay, le champion du monde junior se verrait bien disputer « les Jeux 2024 à la maison ». En attendant, avec le club tremblaysien, il retrouvera l’élite du hand tricolore dès la saison prochaine.

« Vivre les Jeux 2024 en France, bien sûr que j’ai ça dans un coin de la tête. Et j’espère bien que je vivrai ça chez moi, plutôt qu’à Los Angeles. Ce serait incroyable de jouer à la maison et ça serait une chance aussi de développer un peu plus le hand en Seine-Saint-Denis. Mais chaque chose en son temps... »
A 22 ans, Adama Sako, handballeur du Tremblay-en-France Handball (TFHB) et champion du monde junior avec les Bleus en 2015, ne veut pas brûler les étapes qui l’amèneront, qui sait, à aller cueillir une couronne olympique dans sept ans au Palais des Sports de la Porte de Versailles à Paris. Au cours de cette saison 2016-2017 qui vient de s’achever, il a, en tout cas, franchi la première marche vers les sommets en participant au retour du club tremblaysien au sein de l’élite du hand tricolore quittée en 2016. « Après la descente en deuxième division, le club n’avait pas envie de s’éterniser à ce niveau-là, c’est donc bien de remonter au bout d’une seule saison, explique l’arrière gauche du TFHB. Ca fait du bien au moral, parce que le club est une fierté pour la ville, mais aussi pour la Seine-Saint-Denis ».

Avec l’œil du pro…

Un territoire de jeu que le tout frais champion de France de Proligue – la seconde division française - connaît « comme sa poche » à force de l’avoir sillonné en près d’une quinzaine de saisons de hand disputées sous les couleurs de l’AS Bondy où il a débuté à l’âge de 8 ans, de Villemomble puis enfin du TFHB dont il a intégré le centre de formation lors de l’été 2012 avant de signer pro en 2016. Une trajectoire rectiligne qu’il n’avait pas vraiment imaginée gamin dans son quartier de Blanqui à Bondy. « Au début, le hand, je n’aimais pas vraiment ça et puis j’ai commencé à suivre les matches de mon frère Bakary et je n’ai plus lâché… Je suis même devenu un vrai petit fou de hand. »
Une passion qu’il cultive différemment depuis qu’il est devenu professionnel. « Dorénavant, je regarde les matches un peu moins comme un fan, mais davantage avec l’œil de celui qui a fait du hand son métier. Disons que je suis maintenant un peu plus dans l’analyse. »
Pas forcément inutile à l’heure où il va découvrir le championnat de France élite –la Starligue- à partir de septembre prochain. « Tout sera dans la tête et dans l’envie, imagine-t-il déjà. Comme je ne suis pas passé par un pôle de formation national et que je n’ai pas suivi, non plus, de classe spécialisée en handball, j’ai encore quelques lacunes techniques par rapport à d’autres joueurs, mais à Tremblay, je suis bien entouré. »
Il peut évidemment compter sur l’expertise de son aîné, Bakary, qui entraîne les moins de 17 ans du TFHB mais également sur les conseils avisés de ses coéquipiers. À son poste d’arrière gauche, il bénéficie par exemple de l’expérience d’Erwan Siakam-Kadji, trente ans et champion de France avec Dunkerque en 2014 : « On est très fusionnel, c’est quelqu’un de très humble qui me pousse vers le haut, qui sait aussi m’expliquer les petites choses du métier qui font la différence au plus haut niveau. »

Faire taire les clichés

Etiqueté « gros bosseur » par son ex-coéquipier à Tremblay, Dika Mem, parti depuis à Barcelone et sacré champion du monde avec les Bleus en janvier dernier, Adama Sako ne veut rien laisser au hasard pour tôt ou tard décrocher sa première sélection avec l’équipe de France séniors : « Être pro, c’est être exemplaire au niveau de l’hygiène de vie, parce que notre corps est notre outil de travail. Mais ce sont des sacrifices qui valent le coup… »
Histoire aussi de tordre le cou à quelques clichés trop souvent entendus dans sa jeunesse : « Les racailles de Seine-Saint-Denis, lorsqu’on se déplaçait avec Bondy ou Villemomble, on nous l’a souvent répété, expose-t-il sans acrimonie. C’est la vie, il y a des idiots partout, mais j’ai envie de continuer à les faire taire en gagnant. »

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