A la Maison de la radio, les collégiens de Villetaneuse studieux en studio

A la Maison de la radio, les collégiens de Villetaneuse studieux en studio
Education aux médias

Tout au long de l’année, une classe de 4e du collège Lucie-Aubrac de Villetaneuse a suivi un parcours dédié à l’éducation aux médias centré sur l’argumentation autour de grands sujets de société. Une formation qu’ils ont conclue jeudi 16 mars par un atelier à la Maison de la radio. En pleine semaine de la presse à l’école, de telles actions démontrent une nouvelle fois qu’il est bon de rapprocher jeunesse et medias.

« Nous sommes en direct à la Maison de la radio et de la musique. Bienvenue dans notre émission proposée par Kosay, Houcine et Jenna. Aujourd’hui, nous allons parler de la vente aux mineurs de puffs, ces cigarettes électroniques jetables. Etes-vous pour ou contre ? »


Derrière son micro, Kosay, dans le rôle du présentateur, est plutôt à l’aise. L’élève de 4e répartit bien la parole entre les différents invités en plateau et maîtrise assez vite les signes pour lancer le générique, demander la parole et « tirer sa virgule ». Ma quoi ? « Ta virgule, explique Louise Tourret, la journaliste de France Culture qui accompagne la classe dans cet atelier à la Maison de la radio. C’est un petit jingle sonore qui indique qu’une séquence est terminée. »

Virgule et prise de parole

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Pendant deux heures, ces 19 reporters en herbe vont donc débattre de sujets de société aussi divers que le port du voile à l’école, les inégalités salariales entre femmes et hommes, le foot et la politique, les violences policières… Des sujets qu’ils ont choisis au préalable et sur lesquels ils ont déjà mené des recherches en compagnie d’une autre journaliste, Fanny Marlier.


« On est partis de la phrase d’Emmanuel Macron disant que foot et politique ne devraient pas être mélangés. Certains étaient d’accord avec ça et d’autres pas, quand on voit ce qu’était le Mondial au Qatar », souligne Yassine.
« Nous, on a choisi le thème des violences policières parce qu’on en a marre des gens qui prétendent que ça n’existe pas. Moi même, j’ai déjà été contrôlé sans raison par des policiers, juste parce qu’ils s’ennuyaient », explique Naïm. Ce 4e qui a aussi au cours de l’année rencontré le journaliste indépendant David Dufresne, spécialiste de ces questions, débutait en plateau son intervention de façon très documentée : « en 2019, l’IGPN a été saisie de 1460 plaintes, dont 860 avec violences de la part de la police nationale. »

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« C’est bien. Un bon débat, c’est un débat bien préparé, avec des recherches menées en amont, et ensuite une bonne capacité d’écoute pour rebondir sur ce qui se dit », commente après coup Louise Tourret, elle-même productrice de l’émission « Etre et savoir » sur France Culture.
Exprimer une opinion, appuyer ses propos sur des faits vérifiés et écouter l’autre : tel est un peu le triptyque sur lequel repose ce parcours « J’apprends à débattre » proposé par l’association Citoyenneté Jeunesse dans le cadre des parcours Agora du Département.


Lancé en 2021 suite à l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty, ce dispositif d’éducation aux médias vise à donner aux élèves les bons réflexes en matière d’information et à les sensibiliser aux dangers des fake news. Cette année, la plupart des 130 collèges de Seine-Saint-Denis étaient ainsi engagés dans un parcours de ce type.

« Plus ludique qu’en classe »

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« J’ai appris pas mal de choses sur les puffs et leurs dangers, ces cigarettes électroniques jetables dont on parle entre collégiens. Personnellement, je pense que ça peut mener certains jeunes à un vrai tabagisme, donc je préfère même pas essayer », affirmait Jenna qui s’est documentée auprès d’une tabacologue, reçue au collège. « J’ai bien aimé, ça change de ce qu’on fait en classe, c’est plus ludique, estimait à son tour Kosay. C’était marrant de parler au micro et ça permet aussi de vraiment dire ce qu’on pense. »


« On a besoin de ces espaces de conversation, dans la société mais aussi à l’école, renchérissait Louise Tourret. Même si certains propos sont parfois maladroits, c’est bien de les entendre, quitte ensuite à revenir sur des éléments de droit ou d’histoire. Et à nous journalistes, ça nous permet de rester au contact de la jeunesse. »
« Cet atelier, c’était carré », déclarait à son tour Naïm en quittant la Maison ronde.

Christophe Lehousse
Photos : ©Sylvain Hitau

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