A Pierrefitte, « une piscine, ça change la vie »
Vendredi 28 juin, la ville de Pierrefitte et le Département ont lancé le chantier d’une piscine, grande première pour la commune. Un équipement annoncé pour fin 2020, qui participe de l’effort de rattrapage en matière d’infrastructures sportives voulu par le Département.
« Une piscine, c’est super. Ça manquait vraiment ici. » Christo, Amina et leurs quatre enfants ont le sourire. Et il n’y a pas qu’eux. Le lancement du chantier d’une piscine sur leur commune, Pierrefitte, pour livraison prévue fin 2020, était accueilli très positivement par quelque 200 familles, venues vendredi sur le lieu du futur équipement. « Une piscine à Pierrefitte, ça fait longtemps qu’on attendait ça. Jusqu’à présent, on allait de temps en temps à la Baleine, à Saint-Denis, mais ça nous fait loin et il y a énormément de monde. Là, ça changerait la donne pour beaucoup d’habitants », expliquait Christo, dont l’aînée Nadia, actuellement en 6e, envisage du coup de s’inscrire à la natation en club.
« Cette piscine, c’est une très bonne nouvelle pour la ville. Il faut dire que c’était un vrai besoin : voilà 4 ans que celle de Villetaneuse est fermée, La Baleine et Stains sont surpeuplées. Imaginez : ça changera la vie de beaucoup de familles qui ne peuvent pas toujours partir en vacances », résumait Siouani, père d’un petit Fayçal.
Christo, Amina et leurs enfants, habitants de Pierrefitte
Et tant pis si, vendredi, il fallait encore faire preuve d’imagination pour visualiser l’équipement tant désiré. Sur ce terrain bordé par l’avenue Maurice-Utrillo et les rails du tramway T11, Michel Fourcade, le maire de la ville, et Stéphane Troussel, président du Conseil départemental, se chargeaient déjà de la visite virtuelle : un bassin en inox de 25x16 m, un bassin d’apprentissage de 150 m² avec un fond mobile et un solarium, avec un système de récupération de chaleur. Tout cela pour un budget total de 17,1 millions d’euros, financé notamment par le Département par l’intermédiaire de son plan piscines. La région et le CNDS (Centre national pour le développement du sport) étant deux autres contributeurs.
« Multiplier les piscines en Seine-Saint-Denis est une nécessité absolue. Dans le département, il y a un peu moins de 60 m² de bassin pour 10 000 habitants quand ce chiffre monte à plus du triple en Ile-de-France. Voilà pourquoi le Département se mobilise à travers un plan piscines doté de 55 millions d’euros alors que ce n’est pas à proprement parler dans ses obligations », insistait Stéphane Troussel. « Un plan piscines qui permettra de rénover au total 17 piscines, auquel s’ajoutent 8 piscines nouvelles ou reconstruites dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques 2024 », détaillait Mathieu Hanotin, conseiller départemental en charge du sport et des grands événements. Après 2024, le centre aquatique de Saint-Denis, la piscine de Marville reconstruite, trois piscines à Aulnay, Bondy/Noisy-le-Sec et au Fort d’Aubervilliers, plus trois autres bassins dont les emplacements sont encore à déterminer, irrigueront en effet le territoire.
De quoi faire reculer une statistique jugée « inacceptable » par le Département : 60 % des enfants ne savent pas nager à leur entrée en 6e. « Ce qui est important, c’est que les enfants puissent apprendre à nager dans le milieu scolaire entre la maternelle et le collège. Ensuite, les structures de clubs peuvent prendre le relais pour ceux qui souhaitent se perfectionner. Mais la natation dans le cadre de l’école reste primordiale. Mais pour ça, il faut qu’il y ait des bassins disponibles... », estimait Hervé Borie, ancien conseiller pédagogique en EPS pour le secteur de Pierrefitte-Villetaneuse et par ailleurs président du club omnisport Saint-Denis Union Sports.
Ania et ses enfants, Aksil et Assiren
Une déconstruction de l’appréhension qui était bien visible dans l’exemple d’Assiren. « Au début, j’avais peur de me mettre sous l’eau. Mais après, j’en ai discuté avec le maître-nageur, il m’a donné des conseils et j’ai pris confiance », racontait ce garçon de 9 ans, inscrit depuis 2 ans avec son petit frère Aksil à la Baleine à Saint-Denis. « Alors, pensez un peu à l’effet qu’aurait une piscine à 5 minutes d’ici pour tous les enfants, et même les adultes... », ajoutait sa maman Ania. Pour le moment, la parcelle résonnait surtout des cris d’enfants qui s’en donnaient à cœur joie dans les structures gonflables louées pour l’événement. Mais dans les têtes de nombreux habitants, résonnaient déjà les bruits d’éclaboussure de la future piscine…
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