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A Bagnolet, en route pour la planète Mars !

Violaine Sautter est une géologue spécialiste de la planète Mars. Dans le cadre des cours d’auto-défense intellectuelle, la scientifique est venue parler de ses passionnantes découvertes à des élèves du collège Travail Langevin, à Bagnolet. Retour sur ces 90 minutes dans les étoiles !

Depuis 4 ans, Violaine Sautter vit à mi-temps sur Mars. Enfin presque… Une semaine sur deux, elle passe une dizaine d’heures par jour les yeux rivés sur le travail du robot Curiosity qui évolue à 400 millions de kilomètres de chez nous… La géologue étudie les roches et les sols de la planète rouge grâce aux images envoyées par ce super robot. « C’est un truc de fou ! », ne cesse de répéter la scientifique en parlant de cette mission extraordinaire aux collégiens.

Le 6 août 2012, le robot Curiosity a atterri avec succès sur Mars après 9 mois de voyage. Depuis, cet astromobile téléguidé depuis la Terre envoie des milliers de données pour permettre aux scientifiques de découvrir les origines de Mars, mais aussi celles de la Terre. « Et oui, on va sur Mars pour découvrir la Terre », sourit la géologue. Et la voilà qui poursuit sur la tectonique des plaques. Cela pourrait être très compliqué, mais avec Violaine Sautter, c’est limpide. Même les 6e suivent, des étoiles plein les yeux.

Développer l’esprit critique

Cette intervention au collège a lieu dans le cadre des cours d’auto-défense intellectuelle (CADI) organisés par Anne-Lise Le Brun, de l’Université populaire de Bagnolet. « L’idée, c’est d’aiguiser l’esprit critique des jeunes, de leur montrer autre chose, leur permettre de se questionner, de débattre, de chercher dans des tas de domaines : media, publicité, mathématiques, explique Anne-Lise. Il y a des CADI qui développent l’esprit critique et il y a les CADI découverte comme aujourd’hui. Et on commence toujours par un goûter ! » Philosophe, humoriste, sociologue se succèdent ainsi mois après mois auprès des collégiens. Leur volonté : leur donner des outils qui leur permettront de prendre leur relève peu à peu dans la société.

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Les cours d’auto-défense intellectuelle sont facultatifs et ont leurs habitués, comme Stefana. « Ça m’intéresse, j’aime bien découvrir de nouvelles choses. Une fois, on nous a expliqué la façon dont on était manipulé par la publicité. Un philosophe est venu nous parler du temps. On a appris comment profiter du temps et comment ne pas le perdre. Une autre fois, c’était sur la mémoire humaine, par exemple en combien de secondes on peut mémoriser quelque chose. Peut-être, plus tard, cela me servira. Et puis après l’école, ça me détend, c’est motivant », explique la jeune fille de 4e. Jathursiga, également en 4e, partage l’avis de sa copine et affirme « préférer venir ici plutôt que de rentrer chez elle ».

Des paysages martiens

Il y a très, très, très longtemps, Mars était la petite sœur de la Terre. « Il y avait de l’eau sur Mars, c’était une planète vivable similaire à la Terre, mais il y a 3,7 milliards d’années, une catastrophe climatique a tout changé : des températures jusqu’à -90°, plus d’eau liquide, plus d’atmosphère », poursuit la scientifique. Mais alors, avant ce grand bouleversement, y a-t-il eu de la vie sur Mars ? « Il y a eu de la vie, c’est sûr, car le robot Curiosity a trouvé des traces de matière organique, donc la base du vivant », s’enthousiasme Violaine Sautter. On est loin des petits hommes verts, mais cela demeure fascinant. La géologue montre les photos prises par le robot : un lever de soleil, des paysages étonnants de dunes noires et même des selfies du robot Curiosity !

Un Homme sur Mars ?

Au jeu des questions-réponses, la question incontournable est posée par un collégien : Est-ce que l’Homme ira sur Mars un jour ? « Ce n’est pas impossible d’aller sur Mars, mais c’est tellement cher... Actuellement, on mène des expériences comme enfermer des humains pendant 9 mois pour voir comment ça se passe, voir si c’est possible de survivre à un tel voyage. Il faudra aussi fabriquer des combinaisons très sophistiquées. Vous êtes encore jeunes, je pense que vous verrez l’Homme aller sur Mars ! », explique Violaine Sautter.

L’heure et demie est passée à toute vitesse. Comme dit Lovepeet, un élève de 4e, « on ressort moins bête ». Pour la géologue, c’est aussi une satisfaction. « Je suis contente de venir au collège pour introduire un métier et une science un peu extraordinaire. Quel que soit le nombre d’enfants devant moi, j’aime avoir un petit impact, leur donner envie de fouiller un sujet qui leur était inconnu. Avec ce type de rencontre, on leur trace le début d’un chemin », dit-elle. En tout cas, avec les cours d’auto-défense intellectuelle, la route vers l’âge adulte se révèle passionnante !

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