10 ans après, le rugby du 93 se souvient
Ils sont dirigeants d’un club de rugby en Seine-Saint-Denis. A la lumière de leur expérience du Mondial 2007, ils nous disent ce qu’ils espèrent de la dynamique Mondial de rugby 2023- JO 2024 pour leur club et le département. Réactions.

Alain Chamoix, président de l’AC Bobigny rugby 93
"C’est une super nouvelle qui ravive de bien beaux souvenirs ! En 2007, lors de la première coupe du monde de rugby organisée en France, la Seine-Saint-Denis avait eu le plaisir d’héberger l’Afrique du Sud. ça a donné lieu à de très nombreuses initiatives culturelles, sportives... Notre club avait accueilli pendant deux semaines un groupe de jeunes Sud Africains, et un groupe de jeunes Portugais. En échange, 40 de nos jeunes sont partis dans l’autre hémisphère visiter le pays arc-en-ciel.
Durant toute une après-midi, les élèves de notre école de rugby ont été coachés par le staff des Springboks ! Je me souviens bien de l’ardeur de nos jeunes lorsqu’ils ont été dirigé en mêlée par l’entraîneur des avants sud-africains... Et certains ont échangé des ballons avec des titulaires des Boks : Bryan Habana et François Steyn, sur la pelouse du stade Henri-Wallon de Bobigny, personne n’en revenait !
Tout cela avait médiatisé notre sport de la meilleure des façons qui soit. Cela a eu un impact sur le nombre de licenciés, sur les partenariats...
Alors bien sûr que je me réjouis du retour de la coupe du monde de rugby en France en 2023 ! Nous allons nous porter candidat pour accueillir une équipe. Nous ne savons par encore laquelle, peut-être encore une fois l’Afrique du Sud, s’ils ont gardé un aussi bon souvenir que nous ?"
Olivier Glévéo, président du SDUS rugby (Saint-Denis Union Sports)
« Le Mondial de rugby en 2023 et les Jeux olympiques et paralympiques un an plus tard, c’est évidemment une chose très positive pour notre département. Ca veut dire que pendant tout un moment, la Seine-Saint-Denis sera sous les feux des projecteurs. Concrètement, ce qu’on attend nous d’un événement comme le Mondial de rugby, c’est qu’il crée un engouement autour de notre sport. Cela avait déjà été le cas en 2007, où les effectifs de notre école de rugby avaient doublé. A l’heure où les effectifs de ces écoles de rugby sont un peu en berne - et je crois que Saint-Denis n’est pas la seule concernée - ce serait appréciable. Nous avons actuellement 270 licenciés et nous souhaiterions voir croître ce nombre.
De manière générale, je garde un très bon souvenir du Mondial 2007. Un élément important pour nous avait été la présence du village RugbyColor à la Porte de Paris, où des concerts gratuits avaient lieu tous les soirs. Johnny Clegg, Yannick Noah étaient venus chanter. La chance qu’on avait, c’était de bénéficier nous aussi d’un emplacement, ce qui nous avait permis de faire la promotion du club sur place. C’était un club-house bis en quelque sorte...
Candidater pour devenir le terrain d’entraînement d’une sélection ? Très franchement, on n’en pas encore discuté. Nous pourrions le faire, avec 2 terrains et 8 vestiaires à Delaune. Mais le cahier des charges est lourd : il faut un terrain entièrement îloté, avec des grillages opaques. Se pose aussi la question de l’activité même du club, car le Mondial se déroulant généralement en septembre-octobre, la saison aura commencé. Où évolueraient alors nos équipes amateurs ? Ca fait pas mal d’inconnues, même si la question mérite d’être posée. »
Benjamin Périé, nouveau président du RC Drancy, club qui a fêté cette année ses 70 ans
« Ce qu’on attend avant tout comme retombées de cette Coupe du Monde, c’est un afflux important de jeunes. Nous comptons actuellement 350 licenciés, dont 250 jeunes de 6 à 18 ans, mais nous aimerions bien en attirer d’autres. L’Ile de France est un bassin de population important, mais nous avons du mal à faire venir des jeunes au rugby. L’effet médiatique de ce Mondial devrait donc nous être bénéfique. Cela avait déjà été le cas lors du Mondial 2007 organisé en France, qui nous avait donné un petit élan au niveau des inscriptions.
En termes d’infrastructures, nous espérons aussi que la dynamique Mondial 2023-JO 2024 nous soit favorable. Actuellement, toutes les équipes du club évoluent au stade Guy Môquet, sur un terrain en herbe et un terrain synthétique adjacent. Ce qui nous ferait du bien, c’est un autre terrain synthétique, tracé pour le rugby. Cela nous permettrait par exemple de développer une section féminine, qui fait pour l’instant défaut à notre club. Ainsi, nous sommes pour l’instant obligés de réorienter nos jeunes joueuses vers d’autres structures quand elles atteignent l’âge de 14 ans. C’est dommage, parce qu’il y a une vraie demande en matière de rugby féminin.
Enfin, pourquoi ne pas essayer de devenir terrain d’entraînement d’une sélection nationale pendant cette Coupe du Monde ? En 2007, l’Afrique du Sud s’était entraînée au Blanc-Mesnil, et cela avait été assez festif. »
Crédits photos : @Benoît Jacquart (SDUS rugby)
@Francine Bajande (photo noir et blanc)
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