Trois questions à Stéphane Troussel

Le président du Conseil départemental, Stéphane Troussel répond aux trois questions de Sabine Cassou

Vous avez interpellé le tout nouveau secrétaire d’Etat à la protection de l’Enfance, sur le manque de moyens alloués à la Seine- Saint-Denis. Il y a donc urgence ?

Oui, l’Etat ne peut rester aux abonnés absents face à la complexité des situations : enfants en rupture familiale, jeunes mineurs étrangers non accompagnés, enfants de retour de Syrie... La mobilisation dans ce domaine a été multiple : tribune des juges pour enfants de Bobigny, reportages qui ont alerté sur la situation de certains jeunes, et aussi interpellation de nos personnels. La Seine-Saint-Denis est l’un des Départements le plus engagé avec un budget en hausse constante. Mais la protection de l’enfance c’est l’affaire de tous. J’attends que l’Etat en fasse de même.

La situation est tendue. C’est la raison pour laquelle vous organisez le 7 mai des Etats généraux ?

La protection de l’enfance doit devenir une grande cause nationale. Ces enfants ont plus que d’autres besoin de notre protection. Cela nécessite des réponses et des engagements forts. Nous travaillons déjà avec de nombreux partenaires -Justice, services sociaux et de santé, associations, Education nationale- et nous voulons pousser encore plus loin avec eux la réflexion collective. A partir de notre propre Schéma de protection de l’Enfance que nous allons adopter en avril, nous voulons avec Frédéric Molossi vice-président, évaluer les pratiques, partager les expériences, imaginer de nouvelles initiatives. Pour faire de ces Etats généraux un moment fort.

Avez-vous des projets novateurs à nous annoncer en avant-première ?

Je vous annonce un plan pluriannuel d’investissements de 20 millions d’euros pour rénover les établissements qui accompagnent les enfants, créer immédiatement 30 places d’urgence, se doter d’une pouponnière et de lieux d’accueil pour les fratries. Nous allons aussi mettre en place un conseil pour les enfants et les familles, afin de mieux prendre en compte leur parole et initier avec eux des mesures de contrôle. Nous voulons aussi mieux accompagner les assistantes familiales qui font un travail formidable. Avec un maitre mot, la qualité de notre accompagne- ment.

Propos recueillis par Sabine Cassou

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