Tiffanie Trouillet, une flèche dans son domaine
A 28 ans, cette jeune Romainvilloise est déjà de multiples fois championne de France… d’arbalète. Une discipline qu’elle a embrassée par vocation familiale et dans laquelle elle s’est promis de devenir un jour championne du monde. Portrait.
L’arbalète, elle en est toquée. Dans la vie de Tiffanie Trouillet, pas mal de choses tournent autour de cette arme issue du Moyen-Age et remise au goût du jour. Elle lui doit ses multiples titres de championne de France - dont le dernier en date à Lanester fin janvier - son bon équilibre de vie entre travail et passion, et jusqu’à son mari. « On s’est rencontrés au sein de la première compagnie des arbalétriers de Romainville, le club dans lequel j’ai débuté et où j’évolue encore. Il s’appelle Florent Guillaume, comme Guillaume Tell, et il a quant à lui été champion du monde. C’est assez dingue comme tout est placé sous le signe de l’arbalète chez nous », sourit la jeune femme dont le beau-père s’est lui aussi classé 3e des derniers championnats de France.
L’arbalète, on l’aura compris, est affaire de famille chez les Trouillet. « C’est mon père, ancien archer, qui me l’a fait découvrir à l’âge de 16 ans. J’ai tout de suite accroché : la sensation unique de concentration, l’atmosphère très conviviale de la discipline, tout m’a plu immédiatement », se souvient-elle. La Romainvilloise insiste tout particulièrement sur la « grande famille » que constitue son club - l’une des plus vieilles associations de la ville, qui date de 1864 - et, plus généralement parlant, toute la discipline. « Sur un pas de tir, même en compétition internationale, on se connaît tous. L’arbalète, ça crée des liens et ça permet de s’évader », explique celle qui, au civil, est manipulatrice en radiothérapie, au service oncologie de l’hôpital Tenon (XXe arrondissement de Paris). « Un métier que j’aime, mais qui n’est pas toujours facile, avec beaucoup de souffrance accumulée chez les patients », confie celle qui dit tout oublier face à une cible devant laquelle il faut faire le vide.
Tiffanie Trouillet, membre de la 1ère compagnie d’arbalétriers de Romainville, est au centre.
En 12 ans de pratique, cette fine arbalétrière qui s’exerçait jusqu’à quatre fois par semaine – moins maintenant qu’elle est mère de deux enfants – a eu le temps d’épingler un sacré paquet de titres : bronze en individuel et argent par équipe aux championnats du monde de Francfort en 2014, ainsi que plusieurs titres nationaux en arbalète Field.
Field, c’est-à-dire ? « Il y a trois grandes disciplines au sein de l’arbalète : l’arbalète traditionnelle, restée fidèle à ce qu’était l’arme aux temps du Moyen-Age, l’arbalète Match avec une détente électronique et qui se rapproche donc de la carabine, et l’arbalète Field, qui possède deux viseurs, ce qui nous permet d’être plus précis et plus réguliers. », détaille cette passionnée habituée à faire œuvre de pédagogie au moment d’expliquer sa discipline. Devenir championne de France indoor en arbalète Field, c‘est donc être capable de marquer un maximum de points en soixante flèches sur une cible située à 18 m de distance. A Lanester, Tiffanie a même battu le record de France de la discipline avec 578 points…
Et maintenant ? Dans sa discipline de coeur, il lui reste encore une cible à atteindre : devenir un jour championne du monde. « Je l’ai dit et je le ferai. Les rêves sont faits pour être réalisés », lâche-t-elle, enjouée. Elle pourra pour cela compter sur le soutien de tout un club et de toute sa famille : son mari Guillaume Tell et ses deux enfants, dont la grande, 3 ans et demi, veut déjà marcher sur les traces de maman.
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