Seine-Saint-Denis Habitat à l’écoute des locataires vulnérables
Une fois la stupeur du confinement passée, des salarié·e·s volontaires de Seine-Saint-Denis Habitat ont rappelé leurs locataires seniors afin de s’enquérir de leurs besoins. L’office fera preuve de souplesse quant au paiement des loyers par les locataires touchés par la crise économique.
« Je passe mes journées à jouer à « Candy crush » sur mon ordinateur, à jouer à Mariokart ou au solitaire sur ma DS, à regarder la télé, à tricoter. J’ai mes filles sur « whyshapp », l’une d’entre elles vient d’avoir des jumeaux ». Annie Vibert, 73 ans, habite la Courneuve depuis 1972 et fait partie des 2 000 « résidents seniors » de Seine-Saint-Denis Habitat. Elle a eu la bonne surprise, hier, d’avoir un appel de son office HLM, s’enquérant de sa santé, de son moral et de ses besoins. Cette présidente de l’amicale des locataires n’a pas à se plaindre : ses filles lui font les courses, qu’elles lui passent par la fenêtre -elle habite au rez-de-chaussée- et elle fait son ménage elle-même.
Mais la mamie veille aussi au bien-être de ses voisins, et en tient informée l’office : « J’ai un petit pépé de 98 ans dont les enfants s’occupent bien, mais je m’inquiète pour un homme d’une quarantaine d’années, handicapé, qui vit tout seul. Je viens de l’Aude, je n’ai pas l’habitude de caresser dans le sens du poil, mais là franchement, je tire mon chapeau aux gens de Seine-Saint-Denis Habitat : Champions, champions », congratule la septuagénaire.
100 salarié·e·s volontaires
« Une fois les fonctions vitales de l’office assurées, les gardiens, les containers-poubelles, les techniciens, on s’est demandé ce qu’on pouvait faire pour nos locataires, et particulièrement pour les plus fragiles d’entre eux », expose Olivier Rougier, chef du service « politiques sociales et urbaines » de Seine-Saint-Denis Habitat. Après consultation des centres communaux d’action sociale (CCAS) des mairies que couvrent l’office et des autres bailleurs sociaux, ses équipes décident d’identifier, grâce à l’enquête sociale menée en janvier dernier, les habitant·e·s seul·e·s de plus de 70 ans et les couples dont l’un des membres est âgé de plus de 75 ans. Une première campagne d’appels a eu lieu les 27 et 28 mars.
En vingt-quatre heures, sur les 500 salarié·e·s confiné·e·s que comptait l’office- car 200 restent sur le terrain- une centaine se sont porté·e·s volontaires pour appeler les locataires seniors et les soumettre à un questionnaire inspiré de ceux qui avaient été élaborés pendant la canicule de 2003. « On leur a demandé s’ils étaient régulièrement en contact avec leurs proches, s’ils connaissaient les gestes barrières, s’ils avaient besoin d’une aide ménagère ou pour faire les courses... une centaine de personnes a été orientée vers les CCAS », explique le chef de service. Une seconde tournée d’appels a été effectuée le 1er avril. « Cela fait plaisir à tout le monde : ça rappelle à nos salariés « l’appel à la grand-mère », et les locataires sont très contents qu’on se soucie de leur sort. Cette mission ne fait pas à proprement parler partie de notre objet social, mais elle est en plein dans notre philosophie. C’est le moment ou jamais de montrer que nous n’avons pas de social que notre nom » , estime Olivier Rougier.
Crise sociale et risques d’impayés
Une autre sorte de vulnérabilité a rapidement rattrapé les préoccupations de l’office HLM. La moitié de ses 85 000 locataires vit sous le seuil de pauvreté, et la crise sociale va suivre de près la crise sanitaire. « On pressent qu’on va avoir plus d’impayés qu’en temps normal. Nos conseillères sociales, qui téléphonent aux personnes qui commencent à avoir des impayés pour examiner leurs situations et leur proposer des plans d’apurement de la dette, sont très mobilisées. Elles redoublent d’efforts pour mener un suivi plus individualisé. Nous serons plus souples qu’à l’ordinaire », assure Artémis Cren, la responsable de communication de Seine-Saint-Denis Habitat. Les personnes en difficulté peuvent les joindre à travers leur centre de relation avec les locataires, du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h30, au 01 48 96 52 00.
Quant à Annie, elle se réjouit d’avance du jour où elle pourra regagner les bancs du terrain de jeu de sa cité, et offrir aux jeunes, dont elle se considère comme la « mamie », les petit sacs qu’elle leur a tricotés pendant le confinement. Histoire d’égayer un peu les moments difficiles qui s’annoncent.
Photo
©Luca Nicolao/Seine-Saint-Denis habitat
Dans l'actualité
La graffeuse Kashink s’empare de la Street Art Avenue
Reconnaissable à sa moustache, la graffeuse Kashink complète la liste des street artistes qui investissent la Street Art Avenue, ce « musée à (...)
Prix Natura 2000 : votez pour nous !
Les finalistes des Grands prix européens Natura 2000 viennent d’être annoncés. Parmi eux, figurent le Département.
Réaménagée, la RD 932 aux couleurs des Jeux
Au Bourget, le long de la route départementale 932 (RD 932), le Département adapte l’espace public aux attentes des habitant·e·s en faisant (...)
Recruter inclusif en Seine-Saint-Denis
Le Département a lancé le 21 mars à Rosny-sous-Bois le réseau "Employeur'Habilité" destiné à aider les entreprises à recruter autrement en (...)
La Tour Pleyel se mue en hôtel
Familière dans le paysage de Seine-Saint-Denis, la tour Pleyel fait peau neuve et devient le H4 Hotel Wyndham, Paris Pleyel Resort. Lars (...)
Sophye Soliveau : « La musique a toujours fait partie de ma vie »
Harpiste et chanteuse de choeur, l'artiste Sophye Soliveau était à l'affiche du festival Banlieues Bleues. Elle dévoile ce vendredi 22 mars son (...)