Coronavirus Mobilisation

Mobilisation des entreprises et des citoyens : le Département reçoit un don de 7 000 visières

Un mois et demi après le début du confinement, la mobilisation sans précédent des citoyens et des entreprises ne faiblit pas, bien au contraire. Le Département vient en effet de recevoir 7 000 visières de protection de la part du réseau Visière Solidaire et de l’entreprise d’insertion Le PôleS, qui vont être redistribuées aux structures et services s’occupant de personnes âgées et/ou handicapées.

« C’est la moindre des choses », se contente de dire Claude Sicart, président du PôleS, une entreprise d’insertion par l’activité économique de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), présente à Pantin et Pierrefitte-sur-Seine à travers notamment deux « écoles du web ». Ces derniers jours, ses équipes livrent pas moins de 5 000 visières au Département. Un don qui vient s’ajouter à un autre : celui de 2 000 pièces équivalentes par Visière Solidaire.

Ce réseau est l’un des principaux nés de la mobilisation inédite et massive des makeur·euse·s - ces industriel·le·s ou simples bricoleur·euse·s, souvent orienté·e·s vers le numérique, et adeptes du « faire soi-même », qui produisent en masse depuis le début du confinement du matériel de protection pour les soignant·e·s, et dont nous vous parlions dans « Les Makeur·euse·s de Seine-Saint-Denis au secours des soignant·e·s ».

Aujourd’hui constitué en association, il a été créé il y a quelques semaines par Anthony Seddiki, un trentenaire de l’Essonne, pour fédérer les possesseurs d’imprimantes 3D et leur permettre notamment de mutualiser les commandes de matériaux. Son groupe départemental a déjà distribué localement plus de 1 000 visières. Cette fois, les 2 000 visières viennent du groupe national. Pour les remercier et les soutenir, le Département leur a fourni un stock de 500 kilos de ces filaments qui sont indispensables aux imprimantes 3D.

Pour l’ensemble de son réseau, Anthony Seddiki revendique le nombre de 400 000 visières produites et offertes gratuitement partout en France. « Si la mobilisation a autant marché, c’est parce qu’elle fait appel à l’intelligence collective, à la débrouille, aux échanges », explique son fondateur qui, désormais, rêve de pérenniser le mouvement en essaimant des « fermes 3D » sur tout le territoire.

« L’histoire de la solidarité est intrinsèquement lié aux quartiers populaires »

C’est notamment ce jeune trentenaire qui a donné l’idée au PôleS de mobiliser ses salarié·e·s, cadres de l’association ou en insertion, et ses machines pour rejoindre le mouvement. Après avoir fourni Villeneuve-La-Garenne, l’Hôpital de Colombe et l’Hôpital Nord, l’entreprise a donc produit 5 000 pièces pour le Département de la Seine-Saint-Denis.

« Nous avons des liens étroits avec la Seine-Saint-Denis, précise son président, par nos implantations, mais aussi parce que nous avons des caractéristiques socio-économiques similaires et que nous devons répondre aux mêmes difficultés et problématiques ». Et parmi ces caractéristiques : une même vision de la solidarité.

« L’histoire de la solidarité, souligne en effet Claude Sicart, est intrinsèquement liée aux quartiers populaires. Les restaurants multi-culturels, les tontines, les garages sociaux, etc. : toutes ces innovations sont nées dans les quartiers populaires. Parce qu’ils sont les premiers touchés, les habitants des quartiers populaires sont aussi ceux qui sont en mesure de répliquer le plus rapidement ! »

Un « esprit solidaire » salué par le Président du Département, Stéphane Troussel et qui va permettre de poursuivre la stratégie d’équipement de la collectivité. Ces visières vont en effet être distribuées aux gestionnaires des Services d’accompagnement et d’aide à domicile (SAAD), aux foyers pour adultes handicapé·e·s et aux Ehpad du territoire.

Une initiative qui s’ajoute à celle de plusieurs "makers", ces bricoleurs de génie produisant en circuit court, qui ont alimenté ces dernières semaines plusieurs acteurs de première ligne en masques et visières. Parmi eux, deux ambassadeurs du IN Seine-Saint-Denis, Arthur Dalaise et Mehdi Maizate ont mis respectivement à contribution les locaux du Fablab Ici Montreuil et les imprimantes 3D de la Maison de l’emploi et de l’entreprise d’Aulnay-sous-Bois pour livrer des visières au personnel soignant.

« Même si les visières n’ont pas vocation à remplacer les masques, elles ont cependant la capacité à protéger des projections et empêcher de porter ses mains au visage », se félicite Stéphane Troussel. Et ainsi apporter une protection supplémentaire aux salarié·e·s autant qu’aux personnes âgées ou handicapé·e·s dont ils·elles s’occupent.

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