Euro 2016

Trois jeunes éducateurs du FC Bourget récompensés pour leur travail sur le handicap

Le 16 juin, trois jeunes éducateurs du club de football du FC Bourget ont vécu Allemagne-Pologne au Stade de France à l’invitation du Département. Une récompense pour leur action au quotidien auprès de personnes handicapées.

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D’accord, c’était le premier 0-0 de l’Euro. Mais en ce jeudi 16 juin, Jessica, Fahardine et Nazir avaient tout de même les yeux qui brillaient, noyés au milieu d’autres amateurs de ballon rond dans un virage du Stade de France. Allemagne-Pologne dans un Euro de foot, ça ne se vit pas tous les jours...

Accompagnés par Magalie Thibault, vice-présidente départementale chargée de l’autonomie des personnes, ces trois éducateurs du FC Bourget ont été invités par le Département pour leurs actions au sein de leur club autour du handicap. Le 11 mai dernier, ils ont en effet participé à l’organisation d’une journée « sport et handicap » dans les installations du FC Bourget, invitant des handicapés à partager leur passion du foot avec d’autres personnes.

« L’objectif de ces journées est double, expliquait Jessica, éducatrice au club depuis 7 ans. D’une part sensibiliser les jeunes des sections sportives (celles du collège Didier-Daurat au Bourget et du collège Nelson-Mandela au Blanc-Mesnil, ndlr) au handicap. D’autre part, permettre aux handicapés de pratiquer leur sport favori avec d’autres, de ne pas rester en vase clos ». L’action du FC Bourget se concentre surtout sur le sport adapté (handicap psychique et mental), même s’il a aussi accueilli des malvoyants et des handicapés moteurs.

« On a fait venir des classes ULIS des collèges du Bourget et de Saint-Denis, ainsi que certains instituts médico-éducatifs et tout ce petit monde s’est mélangé », détaille Fahardine, éducateur des jeunes U9 et U13 et actuellement en service civique au FC Bourget. « Au départ, les gamins des sections sportives appréhendent toujours un peu, ils ont peur d’être maladroits avec les personnes handicapées. Mais ensuite, tout se passe très naturellement. »

Soucieux d’offrir aux personnes en situation de handicap la possibilité d’une pratique partagée, le club a aussi ouvert cette année une section sport adapté, qui accueille une fois par semaine des travailleurs en ESAT (Etablissement d’insertion par le travail). « Le sport, c’est vraiment un bon outil pour travailler sur le handicap, témoigne Jessica, qui s’occupe de cette section en plus de ses autres activités au club (U 11 à U13 féminines). Ca permet de s’évader, de se mélanger à d’autres gens. »
Le Département ne pouvait donc que soutenir l’action du club du Bourget, comme il le fait pour d’autres manifestations importantes sur le territoire, à l’image de la Journée des pratiques partagées (FSGT) ou de l’Intégrathlon.

« Le sport adapté est quelque chose qu’on souhaite développer. Aujourd’hui, il y a un vrai déficit sur le handicap psychique, on sait mieux faire sur le handicap moteur, explique Magalie Thibault, vice-présidente chargée de l’autonomie des personnes, présente ce soir-là au Stade de France. C’est aussi à ça que doit servir le Pôle sport handicap qu’on espère bientôt voir sortir de terre au stade de la Motte à Bobigny (voir encadré). »

Extrêmement volontaires pour parler des actions entreprises au sein de leur club, les jeunes passionnés de ballon rond ne se font pas non plus prier pour commenter le match et l’Euro. Déçu de la prestation de l’Allemagne face à la Pologne, mais admiratifs de sa capacité à ne pas encaisser, Nazir et Fahardine verraient bien l’équipe de Joachim Löw en finale face à la France. Jessica, elle-même renarde des surfaces au Football féminin de Villepinte (PH), miserait plutôt sur un remake de la finale de l’Euro 2000, France-Italie.

Tous les trois sont en tout cas emblématiques d’une jeunesse de Seine-Saint-Denis qui n’hésite pas à se mettre au service des autres. « Les jeunes du département, on en parle malheureusement souvent en mal. Or l’engagement de ces jeunes-là au quotidien auprès des personnes handicapées est assez extraordinaire, souligne Magalie Thibault. Eux pourtant semblent considérer que c’est assez naturel. C’est cette jeunesse là qu’il faut mettre en valeur. »

Jessica, Fahardine et Nazir étaient en tous cas ravis de cette soirée passée devant les dribbles de Müller et Lewandowski. 0-0 ou pas…

Christophe Lehousse

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Où en est le projet du pôle sport handicap à Bobigny ?

Apparu pour la première fois en 2015, le projet d’un pôle sport handicap qui prendrait place au stade de La Motte à Bobigny prend petit à petit de l’épaisseur. Réunissant plusieurs acteurs, dont le Département, la ville de Bobigny, mais aussi la ville de Paris, les Comités départementaux handisport et sport adapté et certaines structures médico-sociales, l’association qui doit porter le projet a vu le jour cette semaine. « Le but est de créer un pôle qui soit à la fois un lieu de pratique et un pôle ressources, où des clubs ou des communes pourraient venir chercher certaines informations », détaille Magalie Thibault. Estimé au total à 23 millions d’euros, dont une partie proviendrait de fonds européens, ce projet serait sans précédent en France. Le Département participerait en mettant avant tout à disposition le site du stade de La Motte, situé à côté de l’hôpital Avicenne ou de l’Université Paris XIII, également investis dans l’initiative. « On espère pouvoir construire le premier équipement sportif adapté aux alentours de 2017 », a expliqué Magalie Thibault.

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