Athlétisme Montreuil

La balade de Jimmy Vicaut au meeting de Montreuil

Mardi 7 juin 2016, le meeting de Montreuil a vu son poulain, Jimmy Vicaut, passer le mur du son et égaler son propre record d’Europe, établi l’année dernière. A deux mois des Jeux, le sprinter du CA Montreuil a frappé fort, dans une soirée qui a aussi connu d’autres belles performances.

JPEG - 104.7 kio


Mardi, Usain Bolt et compagnie ont dû apprendre à situer Montreuil sur une carte. Tout ça grâce à l’enfant du pays, Jimmy Vicaut. L’athlète du CA Montreuil 93, qui avait déjà enflammé la piste du Stade de France l’année dernière en égalant le record d’Europe de Francis Obikwelu en 9s86, a récidivé à l’occasion de la 8e édition du meeting de Montreuil.

Devant 4000 spectateurs aux anges, Jimmy Vicaut a réalisé un départ canon et déposé tous ses concurrents dès les premiers mètres. Comme dans un rêve. Même l’accolade avec Roger Bambuck, premier athlète français à avoir détenu le record du monde du 100m et lui aussi ancien pensionnaire du CA Montreuil, a dû sembler irréelle à Jimmy Vicaut. On savait le Bondynois en forme après sa belle rentrée en 9s99 pour sa première ligne droite de la saison à Rome, mais de là à établir la meilleure performance mondiale de l’année…

« Pour moi, c’est une surprise. »

Même le principal intéressé s’avouait songeur après une telle prestation. « Pour moi, c’est une surprise. Je ne pensais pas faire 9s86. La première fois, quand j’avais fait ce temps l’année dernière au Stade de France, j’avais l’impression de voler. Là je ne sais pas, c’était différent. C’est peut-être le relâchement, le fait aussi de courir chez moi, devant ma famille. C’est bien sûr un coup de boost. »

Effectivement, c’est peu de dire que Jimmy Vicaut courait mardi devant un public acquis à sa cause. Au bout de sa ligne droite de folie, tous les gamins du club ou presque se pressaient autour du co-recordman d’Europe pour obtenir un autographe. Nathan, Lefried et Auguste, sprinters en herbe chez les minimes et benjamins du CA Montreuil, se voulaient même formels : « Jimmy, avec cette forme, il fera un podium à Rio »

« Cette course, bien sûr que j’en suis fier »

Expérimenté malgré ses 24 ans, le sprinter au maillot jaune et bleu s’empressait de calmer le jeu. « Cette course, bien sûr que j’en suis fier. Après, il ne faut pas s’emballer. Ça ne veut rien dire par rapport aux Jeux. L’année dernière, je fais déjà 9s86 et pourtant je termine seulement 8e aux championnats du monde. »

« Surprise », cela allait décidément être le maître-mot de la soirée. Car peu de temps auparavant, un autre athlète avait déjà créé une petite sensation sur la piste du stade Delbert. Et là encore, il portait la casaque jaune et bleue. Sur 110 mètres haies, le jeune Aurel Manga donnait envie de fredonner la chanson du regretté Pierre Vassiliu : « Qu’est-ce qu’il fait ? Qu’est-ce qu’il a ? Qui c’est celui-là ? »

« Qui c’est celui-là ? »

En 13s 25, cet athlète fluide terminait en effet sur les talons de Pascal Martinot-Lagarde (13s 23) en pulvérisant son record personnel. Et sans ce vent trop favorable, ce touche à tout de 24 ans, passé dans ses jeunes années par le handball avant de faire connaissance avec le tartan, aurait même réalisé les minimas olympiques en un claquement de doigts

Dans l'actualité