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Diane Affoué Goli ou l’espérance incarnée

À chaque fois que ses nombreuses activités le lui permettent, Diane se rend, aidée par son fidèle ami Bernard, au bord du canal, quai de Seine, pour rencontrer ses amis, lire un bon bouquin ou organiser une réunion de travail. Là, bien calée dans son fauteuil électrique, elle apprécie les allées et venues des gens au bord de l’eau. C’est autour d’un solide petit déjeuner que nous avons rencontré Diane Affoué Goli, vice-présidente du CDCA (Conseil Départemental de la Citoyenneté et de l’Autonomie).

Présentée par l’UDAF 93 lors de la mise en place de ce conseil, elle aurait pu siéger dans la formation des personnes handicapées, et finalement se retrouve dans celle des personnes âgées. « Je connais bien le secteur du handicap, explique-t-elle, c’était donc pour moi l’occasion d’approfondir celui des personnes âgées. » C’est en Côte d’Ivoire qu’elle voit le jour. À l’âge d’un an, elle est frappée par la poliomyélite. « Je suis venue en France, dans un centre spécialisé, comme évacuée sanitaire. Mais, étant toute petite et sans mes parents, on me faisait faire des allers-retours entre Antony et Abidjan. » Ce n’est qu’après son bac, en 1993, qu’elle décide de s’installer définitivement en France. Très vite, Diane s’investit dans le monde associatif. « En raison de ma situation de handicap, ayant subi et ce n’est pas encore fini, des injustices et des discriminations, j’ai eu envie de m’investir. Je ne pouvais pas laisser passer toutes ces formes d’inégalités. Mon combat associatif s’inscrit dans la volonté d’aider les personnes en situation de vulnérabilité à sortir de leur isolement et à être moins marginalisée. Il faut le savoir, insiste-t-elle, c’est une dure réalité… »

Au cœur des associations

Multi-casquettes, cette fonctionnaire au ministère des Affaires sociales bénéficiant d’horaires adaptés, développe son action dans de nombreuses associations. Outre l’UDAF 93, une fédération d’associations, elle apporte son concours à l’APF (association des paralysés de France), à Handi Joy, à l’association FDFA (Femmes pour le dire femmes pour agir), et également à « À hauteur d’homme »… Elle souligne le rôle joué par LADPT, dont elle est partie prenante, une association pour l’intégration professionnelle de personnes handicapées, qui lui fournit une aide quand elle ne trouvait pas d’emploi malgré son DEA de droit public et sa maîtrise d’anglais.

C’est tout à fait naturellement que Diane Goli intègre le CDCA en tant que vice-présidente. Depuis son élection en octobre 2017, plusieurs séances plénières, réunissant les deux formations, – l’une pour les personnes âgées, l’autre pour les personnes handicapées – se sont tenues. Chacune de ces formations est composée de trois collèges représentant les usagers, les institutions et les professionnels. Un quatrième collège, commun aux deux formations, rassemble des personnes qualifiées. Faut-il le préciser, tous les membres se sont portés volontaires pour siéger et le font sans aucune rétribution financière. « Nous sommes plus d’une centaine de membres présents en séance plénière, chacun avec son expertise et son savoir-faire. Entre chaque séance plénière du CDCA, j’organise pour ma formation des réunions thématiques sur la santé, le logement, l’accessibilité… » La mise en place de cette instance intervient au moment où le Département de la Seine-Saint-Denis élabore son schéma Autonomie. Jusqu’alors, il existait deux schémas distincts, l’un gérontologique et l’autre pour les personnes en situation de handicap. Arrivés à terme, la volonté du Département est de rassembler les deux documents programmatiques en un seul et même schéma capable de porter la politique publique en faveur de l’autonomie des personnes.

La passion des livres

Quand elle ne participe pas à une réunion ou n’étudie pas un dossier, Diane se plonge dans les livres. « J’adore lire ! La littérature c’est ma passion ! avoue-t-elle avec gourmandise. Je vais beaucoup dans les librairies. Auparavant, je lisais énormément, mais avec mes nouvelles obligations, j’y consacre moins de temps. » À son actif, les grands classiques : tout Voltaire, Victor Hugo et nombre d’écrivains anglais dont le plus grand, Shakespeare… Rien de plus normal pour quelqu’un qui a passé une maîtrise d’anglais. Si elle lit beaucoup, elle aime aussi correspondre. « Il y a aussi les musées, ajoute-t-elle, les festivals littéraires, le Salon du livre. » Boulimique en diable, elle fréquente la BNF, les bibliothèques municipales où elle a son abonnement et ne boude pas, loin de là, la musique. Diane Affoué Goli, une battante toujours prête à apporter de « l’espérance concrète ».

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