Aubervilliers

Deux nouvelles stations sur la ligne 12 Voyage au centre de la terre

Le prolongement de la ligne 12 se poursuit activement au cœur d’Aubervilliers avec la réalisation de nouvelles stations Aimé-Césaire et Mairie d’Aubervilliers qui en sera le terminus.

« Aubervilliers était jusqu’alors la seule commune à la périphérie de Paris dont le centre n’est pas desservi par un métro, explique-t-on en mairie. Le métro va nous faciliter la vie. Il fait entrer notre centre-ville dans la cour des grandes villes et corrige une injustice. » La première phase du prolongement de cette ligne a permis la création de la station Front populaire, située à la limite de Saint-Denis, Aubervilliers et desservant une zone d’activités intense avec le pôle image et de nombreux studios de télévision.

Elodie a fait son œuvre

C’est un tunnelier baptisé Elodie, du nom de sa marraine conductrice de rame sur la ligne 12, qui a creusé le tunnel reliant Paris à la Seine-Saint-Denis. D’un poids total de 1 350 tonnes et d’une longueur de 82 m, il a été construit en Allemagne pour mener à bien ce projet. Début 2011, le tunnelier a accompli sa dernière mission de service de la ligne 12. Pour prolonger la ligne, il fallait en effet creuser le tunnel en plusieurs étapes. Au total, 70 personnes ont été mobilisées pour faire fonctionner le tunnelier 24h/24 et 5 jours sur 7. Véritable Pacman grignotant du terrain au rythme de 12 mètres par jour, le tunnelier tient autant d’un sous-marin que d’une véritable usine souterraine. Il a tiré sa révérence en ayant accompli sa mission : creuser un tunnel de
3 640 mètres avec 470 000 tonnes de terre excavées qui ont été évacuées en péniche. Aujourd’hui, le tunnel est entièrement percé et les 450 rails de 18 mètres de long posés et soudés, en attendant les 3 200 traverses qui seront boulonnées à la main. Un sacré travail !

Sous la terre, dans la future station de métro

Équipé de bottes de sécurité, d’un gilet jaune, d’un casque et de lunettes de protection, un groupe d’une douzaine de riverains visitent le chantier grâce au Comité départemental du tourisme. « Voir les coulisses d’un chantier aussi important que celui-là, explique Mélinda Guittin, agente Ratp de proximité, qui commente la visite, c’est se rendre compte de toute la technicité qu’il y a derrière. Une fois que la station sera réalisée, on ne pourra plus voir le tunnel tel qu’il est aujourd’hui : c’est un moment éphémère qu’on est quelques uns à vivre. »

Après une descente en ascenseur, nous voilà dans la future station Aimé Césaire à une vingtaine de mètre sous terre. Élodie ne s‘est pas contentée de creuser le tunnel, elle a aussi réalisé les parois au fur et à mesure de son avancée. « Chaque jour, 42 voussoirs ont été posés formant 6 anneaux, soit une avancée de 12 mètres. Au total, c’est quelque 14 000 voussoirs qui ont été posés. Ils ont tous été datés, numérotés et occupent une place bien précise dans le tunnel, souligne Mélinda Guittin. Fabriqués à Aubergenville, ils nous ont été livrés par voie fluviale.

« À l’arrière du tunnelier, le train suiveur permet le transport du matériel et l’évacuation des déblais. Ceux-ci sont embarqués sur une péniche, le canal est à deux pas, pour se rendre en Seine Maritime, recyclés puis revendus. C’est toujours à pied que le groupe s’aventure jusqu’à la future station Mairie d’Aubervilliers à moins 40 mètres, alors que la station de la ligne 15 au niveau de l’interconnexion sera à moins 30 mètres. Ambiance étrange, silence pesant, et pourtant d’ici fin 2019, les deux nouvelles stations grouilleront de vie et de lumière.

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