Court-métrage Les Lilas

Des ateliers courts-métrages durant les vacances !

Pour la deuxième année de suite, l’association culturelle Khiasma, basée aux Lilas, propose à de jeunes enfants de s’initier gratuitement à la réalisation de courts-métrages durant les vacances scolaires. Nous avions assisté à leur première production en octobre 2016.

« Là, le voleur est là ! » Basile, affublé d’un haut de forme, s’égosille en pointant du doigt le plafond, et tous ses camarades suivent théâtralement son geste. Evidemment, il n’y a rien au plafond, seulement la puissance de l’imagination et la magie du cinéma. « Et coupez ! C’est bien, on la garde celle-là », lance Jean-Baptiste Fave, l’un des encadrants de l’atelier cinéma organisé en ces jours de vacances de La Toussaint par l’association Khiasma.
L’espace de quatre jours, cette association culturelle basée aux Lilas a proposé à des enfants âgés de 7 à 11 ans, en partenariat avec les cinémas du Trianon à Romainville et du Garde-Chasse aux Lilas, de s’initier à la réalisation de courts-métrages, du scénario jusqu’au tournage. D’autres sessions sont aussi programmées durant les congés de février et de Pâques.

« La Montagne des devenirs » - nom de cet atelier entièrement financé par Cinémas 93 et le Conseil départemental - entend ainsi élargir les connaissances des jeunes en matière de cinéma, tout en les incitant à s’immerger eux-mêmes dans le processus de la création. « De manière ludique, on veut leur faire comprendre ce qu’est la création, et ce qu’elle recouvre. D’ailleurs, on a appelé ça « La Montagne des devenirs » parce que certains s’en font souvent toute une montagne alors qu’après coup, ils réalisent qu’ils ont créé quelque chose dont ils ne se croyaient pas capables », explique Cécile Hadj-Hassan, coordinatrice du projet assistée de 4 autres professionnels de l’image.

Cette année, le thème proposé à la sagacité des réalisateurs en herbe porte sur le film musical. Au cours des deux premiers jours, Basile, Lina, Marvin ou encore Lou ont donc vu ou revu sous forme d’extraits des classiques de la comédie musicale : « Chantons sous la pluie », « West Side Story », « Les Demoiselles de Rochefort », et même des longs-métrages moins connus comme « La Maison démontable » de Buster Keaton. Un visionnage qui en laissait certains enthousiastes, d’autres plus dubitatifs : « J’aime pas trop les films en noir et gris. Mais ça m’a quand même intéressé », admettait Adel, 7 ans.

Puis, guidés par leurs encadrants, ils ont concocté un scénario liant quatre scènes qui les ont particulièrement inspirés. « En fait, on a imaginé qu’un personnage se faisait voler son chapeau, comme dans 42nd Street, explique Lina, 11 ans, qui connaît décidément la chanson. Et on a décidé de lier les scènes entre elles par ce vol de chapeau. »

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Pour la scène du jour – le tournage au plafond – c’est une référence du genre qui a guidé nos 11 apprentis : Fred Astaire, dans « Mariage Royal » de 1951. Sauf que là, c’est Lina, voleuse de chapeau totalement imprévisible, qui échappe à ses poursuivants en marchant au plafond.

L’occasion aussi pour la petite bande d’apprendre quelques trucs de cinéma. « Pour que les spectateurs croient que Lina marche au plafond, on va retourner l’image. Mais pour que l’illusion fonctionne vraiment, il faut que les éléments de la pièce où marche Lina puis ceux où marchent ses poursuivants soient vraiment différents », expose de manière pédagogique Jean-Baptiste, en retirant deux tapis.
Lou et Yaël hochent la tête. Pigé. D’ailleurs, à quelques détails près, on croirait qu’ils ont fait ça toute leur (jeune) vie. Lors de la course-poursuite, certains tournent encore trop le dos à la caméra, mais pour le reste, c’est comme au cinéma. Pendant que le tournage se poursuit sur les marches du beau théâtre XIXe du Garde-Chasse, avec une scène dérivée de Mary Poppins, certains jeunes premiers prennent un peu le temps de souffler. C’est que le cinéma, c’est du boulot !

« Ce qui m’a étonné, c’est le temps que ça prend pour faire un film. Je pensais que tout allait beaucoup plus vite. », reconnaît Soren. « Moi, j’ai compris qu’il existait plein de métiers différents dans le cinéma, même si je le savais déjà, souligne Yelen, 9 ans. Avant de préciser : « caméraman, ça m’intéresse bien. »
Comme dans les tournages officiels, la fin du film est marquée par une fête avec strass, paillettes et orangeade, où sont également conviés les parents. « C’est bien que les enfants se rendent compte de toutes les étapes de la réalisation d’un film. Et puis, c’est une bonne initiation au sens des images. Ca ne suffit pas de vivre dans un monde d’images, il faut aussi savoir ce qu’elles racontent », estime Elsa, institutrice à Noisy-le-Sec qui a inscrit ses deux enfants à l’atelier.

Dans quelques mois, après le montage réalisé par l’équipe encadrante, il sera temps pour les 11 acteurs du dimanche de découvrir le produit fini de leur labeur, et sur le grand écran du Trianon et du Garde-Chasse s’il vous plaît. « Moi, ça va me faire bizarre », appréhende Manon avec le sourire. Qu’elle se rassure, on peut d’ores et déjà leur dire : « Chapeau ! »

La bande-annonce du court-métrage réalisé en octobre :

N.B : « La Montagne des devenirs » propose également des sessions gratuites lors des vacances de février. Inscrivez vos enfants pour une semaine de réalisation de court-métrage du 6 au 10 février. Les ateliers se dérouleront à Khiasma, au Théâtre du Garde-Chasse et au Cinéma le Trianon à Romainville.
Le même projet est également proposé aux ados, de 12 à 18 ans, pour la semaine du 13 au 17 février cette fois. Enfin, d’autres possibilités existent aussi durant les vacances de Pâques- atelier ados du 3 au 7 avril et atelier enfants du 10 au 13 avril. Réservation obligatoire par mail : resa@khiasma.net ou au 01 43 60 69 72.

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