Le premier est danseur et chorégraphe, le second compositeur et multi-instrumentaliste. Ils travaillent ensemble pour la première fois autour d’un territoire d’exploration commun : l’espace comme un lieu dans lequel exercer et transformer le corps sonore et physique, explorer sa précarité, son impermanence.

Tout commence dans le noir total, dans lequel on entend les notes électroacoustiques de Dan Kinzelman et de son sax, comme une mise en condition : lorsqu’on ferme les yeux en écoutant de la musique, cela active l’amygdale, la partie du cerveau contenant la mémoire émotionnelle. Or c’est bien de cela qu’il s’agit avec Kudoku : comment un corps se charge et se change en réagissant au son. Daniele Ninarello commence ainsi par être agité de soubresauts, de tremblements. Quelque chose en lui semble vouloir sortir. Il teste ses articulations, ses gestes, ses mouvements. Tout au long de la pièce, il éprouve littéralement l’espace et les potentialités de son corps, se désarticulant, se répétant, cherchant des percées, de la vitesse, à gagner en amplitude, mobilisant chaque parcelle de son corps, jusqu’à la bouche et aux yeux, sondant sa force, son agilité et sa souplesse, en réaction constante avec la musique live interprétée par Dan Kinzelman.

« Kudoku », dans le bouddhisme, désigne ce que l’on doit faire pour l’autre pour recueillir un bienfait. Ici, ce sont bien la musique et la danse qui agissent comme des « kudokus » : à la fois acteurs et récepteurs l’un de l’autre, Daniele Ninarello et Dan Kinzelman offrent un duo fascinant, une invitation à s’abandonner à la sensation, jusqu’au vertige.

 Quand : Le Jeudi 8 juin à 20h et le Vendredi 9 juin à 20h
  : La chaufferie : 10 Bis Rue Maurice Thorez, 93200 Saint-Denis
 Tél : 01 48 13 05 06
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