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Cancer colorectal : l’indispensable prévention

Le mois dernier, dans le cadre de l’opération « Mars bleu », une série d’événements encourageant le dépistage du cancer colorectal a été organisée par la Ligue contre le cancer et le Comité départemental des cancers de Seine-Saint-Denis. Et parce que la prévention est primordiale toute l’année, le Dr Alain Bourguignat, de la Ligue du 93, nous administre une salutaire piqûre de rappel.

En quoi consiste le dépistage du cancer colorectal ?
C’est un test très simple et rapide délivré par votre médecin et qui va vous permettre chez vous de prélever vos selles. La présence de polypes dans le colon ou le rectum entraîne des saignements quand les selles passent dessus et un laboratoire va se charger de les détecter. S’il y en a, ce n’est pas forcément un cancer. Cela peut être un polype bénin. Il faut alors faire une exploration, le plus souvent par une coloscopie pratiquée sous anesthésie générale. Quand on tombe sur un polype, on le prélève, on le cautérise et on l’analyse. S’il est malin, une décision de traitement sera alors prise.

Quelles sont les personnes devant se faire dépister ?
Tous les assurés sociaux âgés de 50 à 74 ans reçoivent une invitation à se faire dépister car ce sont ceux qui ont la probabilité la plus élevée de développer des polypes mais seulement 20 à 30 % y répondent. Il peut y avoir aussi dans certains cas des prédispositions familiales – la polypose familiale – qui nécessitent alors une surveillance individuelle précoce.

Pourquoi cette prévention est-elle importante ?
C’est un enjeu énorme car le cancer colorectal est un des plus fréquents mais il est le plus souvent asymptomatique. Le saignement provoqué est microscopique et ne se voit pas mais, au fil des mois, il peut provoquer une anémie. Le transit se faisant moins bien, il peut aussi y avoir des risques d’occlusion. Quand les symptômes apparaissent, le cancer est en général à un stade avancé. Le dépistage a donc tout son rôle.

Un dépistage précoce influe-t-il sur le traitement et son efficacité ?
Quand la maladie est dépistée précocement, le traitement est beaucoup plus simple. J’ai l’exemple d’un ami qui, par peur de la coloscopie, n’a d’abord pas voulu faire le dépistage. Deux ans plus tard, on lui a découvert un cancer du colon avec des métastases. Ce délai a été dramatique car, si on l’avait découvert plus tôt, il aurait juste eu besoin d’une chirurgie. Là, il a dû subir deux fois de la chirurgie et de la chimiothérapie, avec tout le traumatisme physique et psychique que cela implique. En matière d’économie de la santé, cela coûte également bien moins cher.

Pour plus d’informations : http://www.cdc93.fr/

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La prévention du cancer colorectal en 6 points

Le poids, l’alimentation et l’activité physique influent sur le risque de cancer. En effectuant des choix appropriés dans ces trois domaines, on estime qu’il serait possible de réduire d’un tiers les cas de cancers colorectaux.

1- Avoir un apport quotidien suffisant en calcium et en fruits et légumes
2- Augmenter sa consommation de fibres (par les fruits et légumes, les fruits secs et oléagineux, les pains complets et aux céréales, les légumes secs, etc.)
3- Baisser sa consommation de viande rouge
4- Limiter sa consommation d’alcool
5- Développer son activité physique à la maison (ménage, jardinage, étirements, etc.) et à l’extérieur (escaliers, marche, sports, etc.)
6- Se faire dépister

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