Tennis de table

Camille Lutz, de plus en plus proche de son rêve olympique

A 19 ans, la pongiste Camille Lutz a connu une année 2020-2021 exceptionnelle : championne de France individuel junior, championne de France Pro A et championne d’Europe ETTU avec son équipe du Saint-Denis US tennis de table 93, championne d’Europe junior double mixte, 3e en individuel et 3e par équipe ! Comme elle a remporté le 19 septembre le Pro Tour WTT Youth star contender du Portugal en individuel et en double, il était temps de lui poser quelques questions pour mieux connaître cet espoir de la Génération Jeux de la Seine-Saint-Denis… Dernière minute : le week-end du 17 octobre elle a remporté le Top 10 européen juniors filles à Tours !

Bonjour Camille, vous venez tout juste de rentrer du Portugal, expliquez-nous ce qu’est un Pro Tour WTT Youth star contender ?

Il s’agit d’une compétition junior faisant partie d’un circuit, sur le modèle du circuit pro de tennis. Des joueuses parmi les meilleures s’y affrontent, pour avoir du temps de jeu avec des adversaires de qualité et marquer des points pour progresser dans le classement mondial. C’est important pour les grands championnats car mieux on est classée, moins on a de chance de rencontrer une tête de série lors des premiers tours.

Et vous y signez une double victoire, en individuel et en double ! Est-ce que vous vous attendiez à cela ?

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Non, je ne m’y attendais pas ! Le samedi, lors des phases de poule, je n’ai pas très bien joué. Je perds un match contre une Allemande et je termine deuxième de ma poule. Par chance, cette fois les deux premières sont retenues pour les phases finales du lendemain. Alors je me suis dit : "Je vais essayer d’utiliser au mieux cette deuxième chance."

Et c’est ce qui s’est passé…

Au fur et à mesure des matches, je jouais de mieux en mieux, mon niveau augmentait. Au point de me retrouver en finale contre la Russe Elizabeth Abramian, numéro 4 mondiale junior et qui m’avait battue lors des championnats d’Europe jeunes. J’ai joué sans pression, relâchée, et c’est passé ! Je suis vraiment très contente du niveau que j’ai produit, ça prouve que le travail paye.

Effectivement, une victoire 3 sets à 0, bon retour sur investissement ! Et pour le double vous jouiez avec votre petite sœur Charlotte, pour la première fois en match international c’est bien ça ?

Oui, c’est assez facile de jouer avec elle, nous avons envie de jouer ensemble, nous nous entendons bien et lorsque quelque chose ne va pas, nous sommes capables de nous parler franchement, calmement et de nous écouter. Ça a très bien fonctionné puisque nous avons battu les championnes d’Europe en titre de double.

La finale avait un goût particulier puisque vous étiez opposées à l’autre paire française, comment était-ce ?

Ce n’est pas toujours facile de jouer contre ses coéquipières. Nous avons perdu le premier set, nous nous sommes concertées et avons changé de tactique. Ça a payé !

Vous avez connu une saison 2020-2021 exceptionnelle avec de nombreux titres, quel a été le plus beau moment ?

Difficile de choisir ! La coupe d’Europe, nous la gagnons avec Leili Mostafavi et Prithika Pavade avec lesquelles je m’entraîne tous les jours. Mais le championnat de France junior, c’est une victoire individuelle, c’est particulier, vraiment à moi seule. La victoire en championnat de France Pro A, c’est le fruit d’efforts de toute une année à plusieurs, dans une super ambiance ! Quant au double mixte junior européen, c’est un titre international, ce n’est pas rien ! Non, vraiment, je n’arrive pas à choisir…

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Vous êtes depuis 4 ans au Saint-Denis union sports tennis de table. Qu’est-ce que ce club a de particulier ?

Leur projet de Génération Jeux est top ! Le groupe est extra, il y a de la stabilité dans l’équipe, on a une super coach avec Qiwen Xiao. On nous prépare pour les Jeux olympiques de Paris 2024 de la meilleure des manières : que ce soit en matière d’encadrement, d’équipement, de suivi, avec de nombreux stages à l’étranger.

Quelles sont vos prochaines compétitions ?

Le championnat de France Pro A recommence, et à titre individuel, début décembre il y aura les championnats du monde junior au Portugal. Ce que j’en espère ? Un podium, ce serait super… Mais surtout ce que je veux, c’est reproduire le niveau que j’avais lors de cette compétition Pro tour. Après, arrivera ce qui arrivera…

Encore des compétitions, encore à l’étranger… Ce n’est pas demain que vous passerez du temps en famille dans votre Alsace, à Hochfelden…

Non, c’est vrai. Mais j’ai l’habitude, je suis partie de la maison il y a quelques années déjà. J’espère au moins y être pour Noël !

Au SDUS comme en équipe de France, on parle beaucoup de votre partenaire, Prithika Pavade qui a participé aux Jeux olympiques à 16 ans. Ce n’est pas un peu énervant parfois ?

Non, non, elle le mérite ! Tant par ses résultats que par sa précocité, en plus elle véhicule une très bonne image de notre sport, cela nous profite à tous et toutes.

A entendre votre réponse, vous n’auriez pas suivi des cours de media-training ?

(Rires) Si ! Le Département a organisé des sessions pour tous les jeunes qu’il soutient avec le dispositif Génération Jeux. C’est utile, même si j’ai toujours été assez à l’aise à l’oral. Lors de ces cours, j’ai retrouvé Sonia Hamcha (water-polo) qui suit les mêmes cours que moi à la fac. Je suis à la Sorbonne en licence 2 sciences formelles, mécanique. J’ai toujours aimé la physique, et nous abordons un univers assez large. J’aimerais me spécialiser sur les questions de l’environnement, de l’énergie, essayer de faire quelque chose de mieux pour notre planète. Mais j’avance en prenant mon temps, la plus grosse échéance, ce sera les Jeux olympiques de Paris en 2024 !

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