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Avec Diandra Tchatchouang, les paniers sont toujours bien garnis...

De retour dans sa ville de La Courneuve avant d’attaquer une nouvelle saison sportive, la médaillée de bronze des Jeux Olympiques de Tokyo a retrouvé son école primaire pour une distribution de matériel au lendemain de la rentrée. Avec son association Study Hall 93, la numéro 93 des Bleues et de Montpellier, s’investit aussi depuis 2019 sur le terrain de l’éducation. Objectif : ouvrir les plus jeunes au monde avant de l’accueillir lors des Jeux de 2024.

Lorsqu’on est basketteuse professionnelle, on apprécie les paniers bien garnis. Et c’est bien sûr le cas de la Courneuvienne Diandra Tchatchouang, médaillée de bronze olympique en août à Tokyo avec l’équipe de France. Alors, lorsqu’elle revient à la Courneuve, au lendemain de la rentrée scolaire, pour une visite à l’école Charlie-Chaplin à l’ombre des panneaux de basket qui l’ont vue bien grandir, la récente trentenaire débarque avec des paniers, enfin plutôt des cartons, remplis... de fournitures scolaires. Une des facettes de sa vie extra-sportive puisqu’en 2019, elle a fondé Study Hall 93, une association qui met en place des sessions de soutien scolaire auprès des jeunes élèves de la Courneuve.
Une manière pour Diandra de ne jamais oublier là où tout a commencé et de se revoir, peut-être, dans les yeux de Tony, 10 ans, haut comme quelques ballons mais qui presse de questions l’ailière des Bleues : « Quels conseils vous nous donneriez pour réussir ? », tente-t-il par exemple. Encore un peu « sur son nuage des Jeux », la joueuse de Lattes-Montpellier lui répond de manière très terre-à-terre : « Ce que je peux d’abord vous conseiller, c’est de ne jamais mettre de côté les études. Le sport, c’est important mais ne négligez pas le travail scolaire parce que ça vous donnera un bagage pour accéder à plein de choses dans la vie. »
Des paroles prononcées sous le regard approbateur de Jeannette Tchatchouang, la mère de Diandra et trésorière de l’association Study Hall, mais aussi de la directrice de l’école maternelle Charlie-Chaplin qui se souvient encore de l’arrivée dans son établissement de la déjà très grande Diandra -1,89 m aujourd’hui : « J’ai eu du mal à croire que sa mère venait l’inscrire en grande section de maternelle, tellement elle dépassait les autres enfants de plusieurs têtes... »

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Une grande taille qui va aimanter Diandra sous les panneaux de basket de la cour de l’école Chaplin. Pendant des heures et des heures. « Elle passait son temps à régler son tir pendant les récréations. Mais, vu le résultat, je me dis qu’on a bien fait de la laisser faire ! », sourit Didier Broch, ex-directeur de l’école et aujourd’hui adjoint au maire de La Courneuve.

« Pas une journée à Tokyo sans penser à La Courneuve »

Un parcours que d’autres jeunes pousses locales rêvent d’imiter, alors que la basketteuse qui affiche fièrement le numéro 93 de la Seine-Saint-Denis sur tous les terrains du monde, vient de faire circuler parmi la trentaine d’élèves présents sa récolte de médailles de la saison : l’argent des Championnats d’Europe ou de la deuxième place du championnat de France derrière Basket Landes, le bronze des Jeux, et enfin l’or de la Coupe de France. « C’est le genre de rencontre qui va les marquer, regardez ils ont des étoiles dans les yeux , remarque le tout nouveau directeur de l’école élémentaire Samuel Tougait. Il y a même des sixièmes qui sont revenus pour l’occasion, parce que le bruit du passage de Diandra a circulé dans le quartier. »
De brefs mais fréquents retours dans ce quartier de la gare de La Courneuve où la native de Villepinte a grandi -et où vit toujours sa maman- qui sont des respirations au milieu de saisons sportives chargées : « Revenir ici, ça fait vraiment partie de moi, dit l’Héraultaise d’adoption qui reprendra sa saison en compétition le 26 septembre à Paris-Coubertin lors du match des Championnes face à Basket Landes. Aux Jeux à Tokyo, il n’y a pas une seule journée où je n’ai pas pensé à La Courneuve. Et puis, sans les enseignants qui ont cru en moi, m’ont encouragée, poussée, je ne serai certainement pas arrivée là où je suis.... Alors, c’est normal de redonner un peu. »

Vivre les Jeux de 2024 à fond...

Ce jour de début septembre, sa contribution est plus que symbolique avec des centaines d’articles d’équipements scolaires qui alimenteront la réserve en matériel de Chaplin. «  On n’a jamais trop de matériel, apprécie le directeur des sections élémentaires Samuel Tougait. Tout ce qu’a apporté Diandra aujourd’hui va être une aide précieuse. »

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Un investissement que l’ex-pensionnaire du Basket Club Courneuvien, devenue membre de la Commission des athlètes des Jeux de Paris 2024, ne limite pas à l’apport de fournitures pour l’école : « On organise aussi des stages d’anglais et d’espagnol avec l’idée qu’un maximum de jeunes puissent vivre les Jeux à fond en 2024. La Seine-Saint-Denis va accueillir des athlètes du monde entier alors autant que les jeunes du 93 puissent communiquer avec eux s’ils en ont l’occasion. »
Concilier la tête et les jambes, c’est en effet l’objectif de Study Hall animé au quotidien par Sonia Ouaddah, vice-présidente de l’association et première coach de Diandra Tchatchouang au Basket Club Courneuvien : « L’idée défendue avec Diandra, c’est vraiment de profiter des entraînements au sein des clubs sportifs de La Courneuve pour aider les jeunes à faire leurs devoirs avant ou après l’entraînement. Du coup, l’association se déplace auprès des jeunes qui n’ont plus à redouter la sanction des parents : « Si tu n’as pas fait tes devoirs, tu n’iras pas au sport... »

Bref, pas de faux bond, ni sur les terrains, ni en classe. Une vraie stratégie de basketteuse...

Photos : Sylvain Hitau

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