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A Montreuil, le collège Sólveig-Anspach se met à l’heure du développement durable

Dans le cadre de la Semaine académique du développement durable (31 mai-4 juin), le collège Sólveig-Anspach de Montreuil a accueilli Les Petits Débrouillards. Cette association, par le biais de son dispositif « Science Tour », a proposé toute la semaine des ateliers pratiques pour sensibiliser les élèves à la protection de l’environnement.

Sur le plateau sportif du collège Sólveig-Anspach, à Montreuil, on ne voit que lui : le camion bleu des Petits Débrouillards, un réseau associatif qui, à travers son dispositif « Science Tour », sensibilise le public aux questions environnementales à la faveur d’ateliers où s’enchaînent explications pédagogiques et expériences ludiques. Ces animations ont été organisées dans le cadre de la Semaine académique du développement durable, qui s’est tenue du 31 mai au 4 juin et au cours de laquelle les élèves ont pu s’intéresser à différentes thématiques en lien avec l’écologie. Ainsi, par exemple, du réchauffement climatique.

« L’effet de serre est un phénomène naturel qui permet de contrôler la température de la Terre. Sans lui, il ferait -18° et notre planète serait une boule de glace flottant dans l’espace », raconte Raounak à un petit groupe d’élèves visiblement médusé par cette explication. Et l’animatrice des Petits Débrouillards de poursuivre : « Grâce à des gaz atmosphériques agissant comme une bulle de protection, la chaleur du Soleil est bloquée et redirigée vers le sol et les océans. Mais cet équilibre est aujourd’hui menacé par l’activité humaine qui a entraîné au cours des 150 dernières années une production excessive de dioxyde de carbone (CO2), laquelle est responsable du réchauffement climatique. »

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Après la théorie, la scientifique passe rapidement à la pratique et propose une expérience, histoire de bien cerner le phénomène. « Quand on mélange du bicarbonate de soude et du vinaigre blanc, le mélange se met à mousser et à former un gaz, le dioxyde de carbone. En plaçant ce résultat sous un bol et une lampe chauffante, on s’aperçoit que la température augmente de façon significative et anormale. Certes, l’effet est radical mais il nous montre les ravages de l’excès de CO2. »

Pour Julia, qui est en classe de 4e, tout s’éclaire subitement : « Les gaz à effet de serre, comme tout le monde, j’en avais beaucoup entendu parler mais je n’avais pas conscience du danger qu’ils représentaient pour la planète. Aujourd’hui, je me rends mieux compte et réalise que de nombreux dangers menacent l’environnement. » Même son de cloche pour Noé, son camarade, qui pointe l’importance de ces interventions pédagogiques avec une étonnante maturité : « Désormais, j’en sais bien plus sur le développement durable car ces ateliers entrent dans le vif du sujet. Mais cette thématique est tellement devenue indispensable pour comprendre le monde qui nous entoure qu’elle devrait être enseignée à l’école, au même titre que les maths ou l’histoire-géo. »

Chou rouge et caméra thermique

Sur l’atelier animé par Marie, il est question d’acidification des océans. En effet, ceux-ci absorbent un quart de nos émissions de CO2, plus que les forêts tropicales. Conséquence : leur pH devient plus acide, mettant en péril la biodiversité marine. Les animaux marins aux squelettes calcaires comme les coraux en souffrent. Ils se cassent alors qu’ils sont des nids pour de nombreuses espèces de poissons. Même chose pour le plancton, considéré comme la base de la chaîne alimentaire marine. Pour étayer ses explications, la jeune fille prend un chou rouge, un légume qui contient un indicateur de pH naturel pouvant changer de couleur en fonction de l’acidité de l’environnement dans lequel il se trouve. « Le chou rouge possède une qualité magique : il peut changer de couleur, dévoile Marie. Il est rouge vif quand il pousse sur des sols acides et tend vers le bleu sur des sols basiques. »

Le camion des Petits Débrouillards a été recouvert de feuilles de couleur. Sur celles-ci, on retrouve les propositions que les élèves ont faites pour consommer moins d’électricité, gaspiller moins d’eau ou encore moins jeter de nourriture. « Disposées ainsi, ces feuilles forment une fresque artistique mais les messages qui portent sur des solutions pour un monde durable ont toutes un caractère scientifique. Les élèves se sont formés toute l’année à cette question », révèle Tarek, autre animateur de l’association.

En effet, le collège Sólveig-Anspach, et sa principale Christelle Picard, n’ont pas attendu la Semaine du développement durable pour s’attaquer aux enjeux de cette thématique. Le fruit de leurs travaux, qui leur auront demandé plusieurs mois et qui sont représentés sous forme de panneaux très riches en explications, a été exposé sur les grilles du plateau sportif. Particularité du projet : les textes, rédigés par les élèves, font référence aux installations du collège. Ainsi, apprend-on notamment qu’une toiture végétale, dont est doté l’établissement scolaire, a l’avantage d’être « une isolation naturelle qui permet de limiter la perte de chaleur en hiver et de garder la maison fraîche en été. » Ou encore que « grâce à une caméra thermique, on peut prendre des photos qui captent le rayonnement infrarouge (ondes de chaleur) émis par le corps et qui varie en fonction de sa température. » Cet objet, qui attire la curiosité des élèves, est notamment utilisé par « les pompiers pour vérifier lors d’une intervention l’existence d’un incendie qui aurait échappé à leur vigilance ou pour contrôler une éventuelle déperdition de chaleur (mauvaise isolation) dans un bâtiment, tel qu’un collège », détaille Tarek à des collégien·ne·s qui, en l’espace d’une heure auront avalé une kyrielle d’informations sur les enjeux du développement durable.

Photos par Sophie Loubaton

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