Piscines Actions éducatives Clichy-sous-Bois

A Clichy-sous-Bois, tout baigne à Rosa Parks…

Il y a un an, la piscine clichoise ouvrait ses portes. Depuis, de l’eau a coulé dans les bassins et des centaines d’enfants y ont appris à nager. Petite immersion.

Dehors, la pluie et le vent froid d’automne battent le pavé du boulevard Gagarine de Clichy-sous-Bois… Mais, une fois franchies les portes du grand cube du centre aquatique Rosa Parks, c’est une ambiance toute méditerranéenne qui accueille le nageur : 27,5 degrés dans le grand bassin, 31 dans le petit bain et 25 de température intérieure. Pas mal pour un 9 novembre.

De quoi faire de Clichy la tête de pont de la théorie de Patricia, une des maîtres-nageur des lieux, originaire d’Alicante en Espagne : « Chez nous, on est peut-être davantage nageur parce qu’on a le soleil et la mer, ça aide à se mettre à l’eau ! »

Une piscine à proximité de chez soi aussi. A Clichy-sous-Bois, l’équipement construit par le Département a ouvert ses portes le 19 octobre 2015, comblant un manque évident sur la ville. « J’aurais aimé bénéficier d’un tel équipement quand j’étais jeune, apprécie Pierre, 31 ans, avant de plonger dans le grand bassin pour « une première séance d’un kilomètre ». De quoi le préparer pour sa saison de moniteur de ski à Avoriaz. Il poursuit : « En primaire à Clichy, je ne suis jamais allé à la piscine avec l’école. Il a fallu attendre que j’aille au collège et au lycée à Gagny et à Livry pour pouvoir le faire. Il était vraiment temps que cette piscine ouvre… »

Déjà des résultats

On laisse Pierre enchaîner les longueurs et on retrouve dans le petit bassin une ribambelle d’une dizaine de jeunes Clichois de sept à dix ans venus suivre les enseignements de l’école de natation. Sous le regard de Dimitri, leur maître-nageur, ils traversent la piscine en alternant nage improvisée ou marche sautillante. Avant eux, Dimitri a commencé sa matinée du mercredi par l’accueil de quatre classes de CM2 de Clichy. Se partageant entre ses groupes d’hippocampes, de poissons et de dauphins, dans l’ordre croissant de la maîtrise de la nage. « Ici, on n’a pas forcément une population très « nageuse », constate Dimitri. 30 % environ d’entre eux savent quand même déjà se mettre en sécurité. Mais, quand on passe au collège où on intervient pour conseiller les profs d’EPS, on commence à voir beaucoup plus d’élèves qui se débrouillent avec un début de nage codifié. »

Exactement ce que disent les dernières statistiques de Kamel Benayad, le chef de bassin en poste depuis l’ouverture de Rosa Parks : « Sur 554 CM2 qui ont passé les tests de natation scolaire en mai-juin dernier, on a eu 72 % de réussite. Et ceux qui n’ont pas réussi ont parfois échoué à une seule des trois parties du test. »

Requin et dauphins

A ce rythme-là, la piscine de Clichy qui accueille collèges (6e) et primaires de la ville (CM1-CM2) mais aussi de Montfermeil aura bientôt coulé une autre statistique qui établit que 1 enfant sur 2 en Seine-Saint-Denis entrant en sixième ne sait pas nager. « Depuis un an, j’ai vu l’évolution des enfants qui passent de terriens avec de grosses craintes sur l’eau à des jeunes parfaitement capables de s’adapter au milieu aquatique, se réjouit Kamel Benayad. Ils se transforment en nageurs, oublient leurs appréhensions… Le prochain pas, ce sera la création d’un club de natation. » La base est large avec 32 000 scolaires déjà accueillis en douze mois d’activité.

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Un club que rejoindra peut-être Ilyana qui barbote dans le petit bassin pendant que sa mère et sa grand-mère pratiquent l’aqua-gym –Rosa Parks propose aussi différentes activités de remise en forme, de l’aqua-stretch à l’aqua-power. A cinq ans, elle a devancé l’appel scolaire des bassins en prenant des cours particuliers : « Elle se débrouille, déjà mais j’ai voulu l’inscrire à un cours, commente sa maman Ilham, parce que savoir nager est très important, ça doit faire partie du « pack » des connaissances essentielles de l’enfant. »

Et, pendant que la « petite » nage, belle-fille et belle-mère ont pu renouer avec la piscine : « Ce lieu, c’est un super service de proximité », jugent de concert les deux Montfermeilloises. Aujourd’hui, on essaie d’aller au moins deux fois par semaine à la piscine, alors qu’avant on y allait très rarement, de temps à autre à Paris, parce que les autres bassins à proximité–Bondy ou Livry- étaient saturés. Ici à Clichy, au contraire, c’est très tranquille. » Ilyana peut même « jouer au requin » sans risque d’effrayer les hippocampes et les dauphins…

Aller plus loin : Découvrez ici l’ampleur du nouveau Plan piscines adopté le 10 novembre par le Département.

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