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10 ans des Résidences In Situ : ça se fête le 12 décembre !

Parce que 10 ans de rencontres exceptionnelles entre artistes et élèves, ça se fête ! Rendez-vous le 12 décembre de 14h à 17h à la Philharmonie de Paris pour savourer cette réussite éducative en musique. Participez !

In Situ marque le coup le 12 décembre

10 ans d’investissement et de création, ça se fête ! Le 12 décembre, le Département célébrera l’anniversaire de son dispositif In Situ à travers une journée spéciale à la Philharmonie de Paris. De nombreux artistes et élèves ayant vécu une résidence seront invités pour témoigner de leur expérience, reçit entrecoupé de pauses musicales.

Deux journalistes originaires de Seine-Saint-Denis, Joséphine Lebard et Bahar Makooi, qui rendent compte des 10 résidences de cette année à travers un feuilleton mis en ligne chaque jeudi sur lemag.seinesaintdenis.fr, feront aussi part de leurs impressions. Longue vie à In Situ !

10 ans d’In Situ, résidences d’artistes en collèges, lundi 12 décembre de 14h à 17h dans la salle des concerts de la Philharmonie de Paris, 221 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris, métro et tramway Porte de Pantin.

S’inscrire à la rencontre en cliquant ici

Résidences In Situ 10 ans, ça passe d’art d’art

Les résidences artistiques In Situ fêtent leurs 10 ans ! Ce dispositif imaginé par le Département, qui consiste à faire venir pendant toute une année scolaire un artiste au sein d’un collège, s’est avéré bénéfique à plus d’un titre. Coup d’œil dans le rétroviseur.

« Cette résidence, bien sûr que je m’en souviens ! Pour nous élèves, c’était tout un événement. » Il s’est peut-être écoulé 6 ans depuis la résidence du metteur en scène Nicolas Bigards au collège Jean-Renoir de Bondy, Rachel Basque n’en a rien oublié. Cette ancienne élève, à l’époque en 4e, avait été enthousiasmée par la venue dans son établissement de trois artistes pour le prix d’un : en plus de Nicolas Bigards, l’auteur de polars Jake Lamar et le scénariste Thierry Gaudin étaient venus prêter main forte. L’objectif : aider les élèves à monter un spectacle en plusieurs volets autour du roman noir américain. Une expérience qui est restée gravée dans la mémoire de Rachel.
« Je me souviens notamment comment les gens applaudissaient à l’issue de notre première représentation et comment ils réclamaient déjà la 2e partie. Nous, ça nous a fait quelque chose, parce qu’étant une classe aide et soutien, on était un peu isolés du reste du collège. Ca nous a vraiment donné confiance en nous. »

Confiance, ouverture, partage. Voilà des mots qui reviennent souvent au moment d’évoquer les bénéfices liés au dispositif In Situ, qui fête cette année ses 10 ans. Et ce quelle que soit la discipline artistique choisie. Musique, littérature, cinéma, et même cuisine : tout est propice à plonger les élèves au coeur d’un processus de création.

Parfois, l’alchimie est même tellement magique que la résidence débouche sur une œuvre qui n’était pas prévue au programme. C’est ce qui est arrivé à Olivier Babinet, réalisateur débarqué en 2012 au collège Claude-Debussy d’Aulnay-sous-Bois pour y travailler sur le film fantastique. Emu par les confidences que lui font les adolescents, il en tire un docu-fiction, « Swagger », qui mobilise tout le collège pendant une autre année.
« C’est vraiment bien, ce modèle des résidences, reconnaissait après coup le réalisateur. Passé un temps de découverte, on peut bosser avec les jeunes, leur faire découvrir des univers, des manières de voir. Mais aussi beaucoup recevoir en échange. »

Même écho chez Pascal Bouaziz, membre du groupe Mendelson. Durant l’année 2012-2013, ce chanteur avait initié une classe de 3e à l’art du haïku, ces poèmes japonais très brefs rendant compte d’un instant ou d’une émotion. L’artiste a encore en mémoire le concert final à Canal 93 où tous les élèves impliqués étaient montés sur scène pour dire leurs textes. « Vous vous rendez compte du courage que ça demande à certains jeunes qui ne savent parfois pas pourquoi ils sont là, qui n’ont pas eu au départ les mêmes chances que les autres ? Et pourtant, ils ont tous joué le jeu, parce qu’on passait par un canal différent de l’école : l’art, la création. »

On a pour habitude de qualifier de restitution le moment de fin d’année où les élèves présentent leurs productions. Le terme est bien choisi. Car pour certains, il s’agit aussi d’une restitution de confiance en leurs propres capacités.


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Le point de vue de Sarah Logereau, enseignante de français, en poste à Claude-Debussy quand le collège avait accueilli le réalisateur Olivier Babinet

« Ces résidences, ce sont des choix pédagogiques forts. Dans le cas d’Olivier, il a vraiment apporté à la vie du collège. En laissant toujours sa porte ouverte aux élèves, en les faisant entrer dans son univers artistique. Sa seule présence créait un rapport plus artistique au réel et mettait le collège en fête, comme à la fin de sa résidence ou il a tourné « Life on Earth », un clip annonciateur de « Swagger ». Et puis, j’ai vraiment vu l’impact de cette résidence sur les motivations de certains jeunes. Une élève par exemple adorait dessiner et a vu tout à coup qu’elle pouvait en faire quelque chose. Aujourd’hui, elle fait une école d’animation. Un autre est devenu graphiste. Ce sont des professions qu’ils connaissaient mal avant l’arrivée d’Olivier. »

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